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Ils sont trois à être jugé ce vendredi en comparution immédiate. Âgées de 19 à 30 ans, Maurice.R, Jonathan.R et Anthony.R sont accusés d’avoir passés à tabac une famille rivale samedi 3 avril à la Bretagne. Ils écopent chacun d’une peine de prison pour des faits de violences en réunion.
Samedi 03 avril, au matin, Jonathan.R se rend dans un bar de la Bretagne, où il croise Serge.G*, qui boit un coup avec son frère Alain.G*. Il existe un litige entre les deux familles. Le ton monte.
Une altercation d’abord verbale débute, avant d’en venir aux mains. Dans un même temps, le patron prévient Maurice.R, frère de Jonathan, et ce dernier prévient Anthony.R, leur petit cousin. La famille débarque alors dans le bar, et la bagarre éclate.
Les faits sont délicats à reconstituer. Et pour cause : le chaos est général.
Jonathan et Anthony s’en seraient pris à Serge à coups de bouteilles en verre,coups de pieds sur le visage et les bras.
"On sait où t’habite, on va venir te voir" lance l’un des frères à Serge, qui tente de fuir pendant la bataille.
Alain lui, dégaine une batte de baseball pour tenter de faire face aux bouteilles et marteau sortis par les agresseurs. Plusieurs coups sont échangés, Serge et Alain n’ont aucune chance.
L’un va recevoir de multiples coups au visage, avec les pieds et le marteau, tandis que des bouteilles vont s’écraser contre l’autre. Peu après, les victimes vont tenter de fuir, en vain.
Après de longues minutes, les agresseurs présumés vont prendre la fuite.
Aujourd’hui, la cour doit démêler le vrai du faux.
Après plus d’une heure à débattre de qui a précisément frapper qui, le constat est là : Serge est couvert de blessures, en particulier sur le crâne, et son frère Alain écope de 35 jours d’ITT. Pendant les différentes auditions, les suspects vont avouer peu à peu les faits.
Reconnaissant les faits qui leur sont reprochés, les trois accusés s’excusent pour cette bagarre. Deux d’entre eux sont connus de la justice.
Jonathan a déjà été condamné deux fois par le passé pour des faits de violences. Futur père de famille, l’homme travaille pourtant, tout en s’occupant de sa compagne et de sa mère.
"Vous aviez un projet, alors pourquoi récidiver ? [...] C’est à vous de faire les choix, monsieur", lance la présidente à Jonathan, qui tente de répondre en marmonnant des phrases à peine audibles "La prison, ce n’est pas un endroit pour moi".
Maurice possède trois mentions dans son casier pour des faits de violences. Vivant chez sa mère, il n’a pourtant pas le profil d’un agresseur. "Notre père nous violentait... Ça nous a marqué mon frère [Jonathan] et moi".
Anthony, le plus jeune, n’a pas de condamnation dans son casier judiciaire. Placé très jeune en foyer pour des faits de violences, Anthony a quitté l’école tôt, sans diplôme. Hormis une consommation de zamal occasionnelle, il n’est pas connu pour des addictions particulières. Il regrette aujourd’hui ses actes.
Au début de l’audience, la cour s’interroge sur les raisons de cette dispute. Les agresseurs évoquent une rivalité avec la famille de Serge. De leur côté, les victimes évoquent une tout autre motivation. Selon eux, la famille de Jonathan a frappé un "petit gars de la Bretagne". Ce dernier aurait voulu porter plainte contre ses agresseurs, sauf s’il recevait 200 euros de leur part. Serge, ami de la victime, voulait simplement aider à résoudre ce conflit.
La cour est d’accord sur une chose : ce sont les prévenus qui ont démarré cette bagarre. "Les agresseurs ont cherché à s’en prendre à des gens au sol. Ils ne voulaient pas fuir, mais continuer à se battre" a déclaré la procureure.
Anthony, le plus jeune, est condamné à 18 mois d’emprisonnement avec 9 mois de sursis probatoire pour des faits de violences en réunion et usage d’arme. Il a obligation de dédommager les victimes.
Jonathan est condamné à un an d’emprisonnement pour les mêmes motifs. Enfin, Maurice est condamné à 8 mois d’emprisonnement à domicile avec obligation de porter un bracelet électronique.
Lucas Candessousens