Après des mois d’alerte auprès du parquet par l’avocat Guillaume Motos, Jean Vincent est déféré pour les violences et les menaces de mort à l’encontre de son ex-femme Christelle. Malgré une ordonnance de protection, il continue à la harceler. Il comparait immédiatement ce vendredi 18 novembre au tribunal judiciaire de Champ Fleuri.
Deux ans de prison ferme pour Jean Vincent. Après plus d’un mois d’alerte auprès du parquet, une ordonnance de protection et de multiples plaintes déposées, Christelle est soulagée et son avocat Guillaume Motos aussi.
C’est encore l’histoire d’un ex qui ne supporte pas la fin d’une relation.
À l’annonce du remariage de son ex-femme. Le comportement de Jean Vincent a changé et pas en mieux. Quatre à cinq fois par jour, il la harcèle par téléphone et utilise les enfants pour arriver à ses fins. Derniers éléments accablants : la tentative d’homicide par étranglement et les menaces de mort qu’il profère à son encontre.
Des faits qui lui valent une comparution immédiate. Lors de l’audience vendredi, devant les juges pour sa défense, il se présente comme sociopathe et argue qu’il est traité pour cette pathologie, peut-être pour excuser son attitude.
Loin de se laisser amadouer, le juge va relater son audition dans laquelle il annonçait clairement sa volonté de « lui trancher la tête et l’égorger comme un cochon ». Pour justifier ses propos, le prévenu, se retranche derrière le fait de ne pas avoir pris ses médicaments. Une ligne de défense renforcée par son avocate, affirmant une tentative de suicide de son client à l’issue de ses agissements.
Depuis deux ans qu’ils sont séparés, Christelle vit un véritable enfer. Elle vit dans la peur, a changé de voiture, de numéro de téléphone, a déménagé, changé les enfants d’école. « Ma cliente vit un cauchemar, un enfer. Elle fait des crises d’angoisse, elle a peur pour sa vie et celle de ses enfants. La société doit protéger cette femme car le comportement de monsieur est inquiétant. Les enfants sont impactés, le plus petit pleure tous les jours ». Cette déclaration n’est pas celle de l’avocate de Christelle. Son avocat a dû se faire représenter car, lui aussi, a reçu des menaces de la part de Jean Vincent.
« On a tous les germes pour un drame. Ce n’est pas un amoureux transit mais un homme violent », martèle le substitut du procureur.
Pour ces faits, il requiert 24 mois d’emprisonnement à l’encontre du prévenu bien connu de la justice. L’homme a déjà à son actif six condamnations dont quatre pour violences aggravées.
La défense de son côté, tente d’avancer une jeunesse chaotique, un cercle familial violent, et encore de nombreuses disputes avec son ex-femme. « Il est dans une telle détresse qu’il n’arrive pas à voir ce qui est bon pour lui et pour les autres ».
Des arguments qui n’ont pas convaincu la cour. L’homme est condamné à 24 mois de prison ferme dont quatre avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve. Il a l’interdiction d’entrer en contact avec Christelle, d’aller à son domicile, et une obligation de soins.
À l’annonce de la peine, c’est un soulagement pour la mère de famille. Elle espère ainsi retrouver une vie normale et s’épanouir dans sa nouvelle union.
Carla Bucero Lanzi