Le signalement a été donné le 6 mars dernier. Un détenu condamné plusieurs fois pour des problèmes liés à la religion catholique a tenu des propos alarmants. Des menaces de mort réitérées envers l’Évêque de la réunion en proclamant qu’il n’est pas son seigneur et qu’Allah est son vrai dieu. Il a été jugé en comparution immédiate ce mercredi 27 mars par le Tribunal de Saint-Denis.
Le prévenu était agité et demandait à prendre son traitement lorsqu’il a tenu des propos d’une gravité extrême. "Il n’est pas Monseigneur, seul Allah est mon vrai dieu, je vais décapiter l’Évêque de La Réunion".
En détention depuis un an, le détenu aurait dû sortir dans un mois. Face à la gravité de ses propos, l’infirmière présente au moment des faits et témoin de toute la scène a tout de suite alerté les autorités judiciaires.
Certes, le profil psychiatrique de l’homme confirme qu’il n’était pas dans son état normal, mais c’est surtout sa pratique extrême de l’islam qui pose problème. L’homme s’est converti en 2006 et cumule les pratiques intrusives puisqu’il a déjà été condamné pour différents délits comme dégradation de sépulture ou encore vol de cierges à l’église de Saint-André.
Au moment de sa garde à vue, il était suspecté d’apologie du crime de commettre un acte terroriste, mais les faits ont été requalifiés en menaces de mort réitérées. La dangerosité de son comportement et de sa personnalité justifie les réquisitions du ministère public qui sont de deux ans d’emprisonnement, dont un, avec sursis probatoire.
Le prévenu nie les faits. Il a en effet parlé de l’islam et de l’évêque, mais n’a pas menacé de mort. « Le risque d’attentat est très présent à l’heure actuelle et on fait bien d’être attentif. Mais dans ce dossier on est très loin de tout ça », plaide son avocat. Il demande la relaxe de son client en expliquant qu’allonger sa peine de prison ne l’aidera pas.
Après délibération, les juges le reconnaissent coupable des faits reprochés en reconnaissant la présence d’assez d’éléments pour considérer que les déclarations du témoin sont avérées. Ils ont toutefois pris en compte sa situation psychiatrique, 14 mois d’emprisonnement dont 8 mois avec sursis probatoire et des soins et préparations de réinsertion à la sortie.