Stéphane Buis, pilote d’hélicoptère braqué, violenté par le commando impliqué dans l’évasion de Rédoine Faïd le 1er janvier 2018. Son appareil détourné, un vol à 10 mètres du sol à 180km/h, puis position stationnaire au-dessus d’une prison en région parisienne.
Il a donc vécu l’un des événements les plus marquants de l’histoire du grand banditisme en France ! L’opération d’évasion a duré 10 minutes chrono. Un choc à vie pour le pilote. 6 ans après, Stéphane Buis se ressource à La Réunion. Toujours très marqué.
Un témoignage exclusif, document exceptionnel…Propos recueillis par Youshaa Hassenjee et Sébastien Barencourt !
"C’était un vol comme un autre. J’avais déjà fait 2-3 baptêmes avec ces gens là et quand ça m’est tombé dessus il y a un non-retour. Vous êtes braqué il y a deux pistolets sur la tête pas le choix là."
Quand on vous menace de tuer quelqu’un chez vous, ça passe pas. J’arrive plus à en parler comme avant. Vous vous sentez obligé de faire la mission.
Il y a eu plusieurs étapes. Déposez dans un autre champ, un individu en cagoule et en tenu de RAID ; avec des Kalachnikovs, embarquer des disqueuses pour disquer les portes de la prison. Ensuite il y a eu un redécollage qui n’a pas été facile car la machine ne démarrait pas il y a eu une panne de séquence. Je simulais".
Quand Rédoine Faïd rentre dans l’hélicoptère "il est arrivé et tout était devenu calme à la seconde où il était monté. Il m’a dit : "je ne suis pas un tueur, je ne suis pas un terroriste. On décolle, ramène nous à Roissy". Je lui ai dit : "Roissy Airport. Il me dit "non décolle on t’expliquera"" ?
"Ensuite pendant le vol il y a eu un stress parce que je l’entendais poser des questions comme "vous avez pensé à l’eau de javel, l’essence,"ca m’a un peu inquiété l’essence pendant le vol.
Je suis en ce moment dans une période post traumatique. Je n’aurais jamais cru que ça m’atteigne à ce point.
Comme c’est une passion, je ne vais pas cacher que la passion ça aide à passer les mauvais moments. Quand je suis en l’air je ne revis plus"