Les faits se sont déroulés en mai 2019. Un lycéen de 18 ans à l’époque, scolarisé au lycée de Ste Marie propose à sa camarade de classe de l’aider dans ses révisions. C’est finalement un guet-apens où le pire a été évité. Lors de cette deuxième journée d’audience, ce jeudi 3 novembre, les débats ont porté sur l’étude de la personnalité du jeune homme. 20 ans de réclusion et 10 ans de suivi socio judiciaire ont été requis à son encontre.
La personnalité du jeune homme change du tout au tout à son passage au lycée. “Où on le surnommait Gandhi car il évitait tout contact avec ses camarades de classe”, rapporte la juge en lisant le témoignage d’un des lycéens. “Isolé”,”son casque vissé sur les oreilles”, “ne veut pas de liens avec ses camarades de classe”, c’est par ces mots que ses compagnons de cour et enseignants le décrivent.
Alors que de la 6e à la 3e, il est décrit comme une personne sociable, très investi dans la vie de l’établissement. Il participe même à la comédie musicale annuelle. Arrivé en seconde, c’est un Djayan refermé sur lui-même.
Quand vient le tour des experts médicaux, ils dépeignent un jeune homme : “Froid, coupé de ses émotions, égocentrique ou encore cérébral.” Ils insistent sur l’addiction de l’accusé aux jeux-vidéos qui lui “permettent de rester seul et de ne pas se confronter aux expériences des jeunes de son âge. Cela rend impossible pour lui de mettre en place une vraie sexualité avec des filles de sa génération. Il a des émois amoureux et sexuels ressentis comme étranges, avec une prédominance pour des aspects de violence vis à vis des rapports sexuels.”
L’essentiel de ses activités extra-scolaires tournent autour de la consommation Il regarde des vidéos de manga japonais à caractères pornographiques, “vingt-minutes par jour”, précise Djayan. Lorsque la juge lui demande s’il y a des scènes de viol dans ces contenus, “oui cela peut arriver dans le porno japonais. Parmi les vidéos, certaines ressemblaient à mon passage à l’acte”, avoue l’accusé.
Dans son disque dur externe est retrouvée une photo d’Alexia Daval. La jeune femme tuée par son mari dans l’Hexagone. Le conjoint avait nié les faits et utilisé le téléphone portable de la victime pour faire croire qu’elle était encore vivante. Djayan conteste “ça ne me parle pas.” Une photo réalisée avec une webcam de lui et ses petites cousines en sous-vêtements est aussi enregistrée. “C’était un jeu mais c’est arrivé là par coïncidence", se défend l’accusé. Et pour l’image d’une jeune femme ensanglantée gisant au sol, “elle fait un petit V, mime-t-il avec ses doigts dans son box. Mais elle est encore bien vivante !” “Ah ça pour être vivante c’est sûr”, rétorque l’avocate générale.
Enfin, les mots : “violence, sexuelle, masturber et torturer”, ont été recherchés quelques jours avant la tentative d’assassinat, révèlent les analyses de son ordinateur. C’est ainsi que se conclut cette deuxième journée des Assises avec l’étude de la personnalité de Djayan. Des éléments déterminants dans ce procès. Il se termine ce vendredi 4 novembre, avec les plaidoiries des avocats, les réquisitions de la procureur, avant la délibération du jury.