Antenne Réunion
Un trentenaire a été condamné, ce vendredi, à un an ferme. En 2019, il utilisait la carte bancaire d’une personne "aux facultés cognitives altérées" pour s’offrir plus de 30 000 € de cadeaux personnels.
Un sentiment de frustration règne dans la salle d’audience du palais de justice de Champ-Fleuri, en milieu de matinée ce vendredi. Ni le prévenu, jugé pour "abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne vulnérable", ni la victime ne sont présents à l’audience.
En novembre 2018, les deux hommes se rencontrent dans une boutique Free. Le vendeur se lie rapidement d’amitié avec l’acheteur, qui suite, à une opération d’un méningiome frontal, est en arrêt maladie.
Au fil du temps, ils se côtoeint de plus en plus souvent . La victime prêtera sa carte bancaire avec son code au prévenu. "Il a repéré la victime parfaite. Il faisait des achats intempestifs jusqu’à 5 par jour", avance l’avocate de la partie civile. Au total, le prévenu s’offre des cadeaux pour plus de 30 000 avec la CB de la victime.
Une expertise atteste de la "vulnérabilité" en relation avec "une altération de ses facultés cognitives". Pour Bruno Amouret au parquet, le prévenu était au courant de l’état de santé de la victime, contrairement à ses affirmations. "L’expertise montre très nettement que le prévenu avait conscience de l’état de vulnérabilité", avance le procureur qui requiert une peine de 2 ans dont une année assortie du sursis probatoire.
La défense présente une toute autre version et en montrant des photos aux magistrats veut démontrer que la victime n’est pas vulnérable. "C’est dommageable que la victime ait refusé la confrontation. Cette histoire ressemble à plus des cadeaux d’un amant à sa maitresse qu’un abus de faiblesse. Ce dossier ne tient pas la route", argumente Me Alex Vardin en plaidant la relaxe.
Des arguments qui n’ont pas convaincu le tribunal correctionnel qui a condamné le prévenu à la peine requise par le procureur.