Pendant son procès, l’homme a minimisé les faits et menacé sa compagne venue témoigner.
“Divers coups : étranglements, coups de poings, de pied, avec un manche un balai, avec un chargeur de téléphone”, énumère le juge ce mercredi 6 novembre 2024. Ces violences, Chloé* les subit depuis 9 ans, de la part de l’homme qui partage sa vie et père de leurs deux enfants de 10 et 7 ans.
Jeudi dernier, ils sont de sortie et elle croise un collègue de travail à qui elle dit “bonjour”. Un événement qu’il prend pour prétexte, une fois dans leur voiture, pour lui donner des coups de poing dans la tête, lui tirer les cheveux et lui serrer le visage. Le tout devant leur fille de 10 ans.
Une fois rentrés, les violences continuent. Il la frappe avec un manche un balai, elle se réfugie sous la couette, mais il continue. Puis il lui assène un coup de pied dans le ventre. Elle reste au sol un long moment.
Devant le tribunal, l’homme décide de se positionner lui-même en victime et se trouve une grande quantité d’excuses : “elle ne m’écoute pas”, “elle cherche toujours à se disputer”, “elle comprend mal les trucs quand elle est stressée” ou encore “elle me donne des claques sur la tête”. Il verse quelques larmes pour illustrer ses propos.
Toujours amoureuse de son bourreau
De ces longues années de violence, Chloé garde de nombreuses séquelles : anxiété, hypovigilance, trouble du sommeil. “Elle ne venait plus aux fêtes de famille, maintenant, on comprend pourquoi”, a déclaré sa famille pendant l’enquête. Elle évitait de voir ses proches pour leur cacher les nombreuses blessures infligées par son compagnon.
À la barre, Chloé explique qu’elle est toujours amoureuse de son bourreau, mais qu’elle ne veut plus avoir de contact avec lui. “C’est affligeant d’entendre une partie civile qui dit l’aimer alors que celui-ci ne respecte en rien sa femme”, note la procureure.
“Est-ce qu’elle ne le provoque pas ?”, tente comme défense l’avocat du prévenu. “Madame a accepté de subir ça”, ajoute-t-il même, allant à l’encontre de toutes les données connues sur l’emprise psychologique.
L’auteur de violences est condamné à 18 mois de prison, dont 8 avec sursis. Il ne manque pas de menacer sa victime une dernière fois avant d’être escorté vers la détention en lui lançant “t’as vu un peu ce que t’as fais”.
*Prénom d’emprunt
P. K.