Le maire de l’Etang-Salé Jean-Claude Lacouture et sa directrice de cabinet, Marie-Claude Lapierre comparaissent devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre dans deux affaires distinctes ce jeudi. 6 mois de prison avec sursis ont été requis par le procureur de la République à l’encontre du maire.
Maire de l’Etang-Salé depuis 22 ans, Jean-Claude Lacouture est jugé ce jeudi 28 mars pour harcèlement moral.
Le procureur de la République met la loi en avant et le maire face à ses responsabilités. Le 17 mai 2017, il y a une mise en retrait du poste de Mireille Malet, et une activité fictive avec une fiche de poste fictive également, dénonce le procureur... Une sorte de mise au placard.
Une grande souffrance pour la plaignante qui a compromis son avenir professionel. Il n’y a pas eu de certificats médicaux de complaisance selon le procureur, qui a requis 6 mois de prison avec sursis à l’encontre de Jean-Claude Lacouture, car il aurait eu recours à un abus de pouvoir, mais également à une amende de 10 000 euros.
En août 2017, l’ancienne directrice du Centre communal d’action sociale (CCAS) porte plainte. Mireille Malet affirme avoir été mise au placard. Destituée de son poste, elle aurait été exclue des services. Ses primes professionnelles auraient été supprimées.
Jean-Claude Lacouture est jugé pour avoir multiplié les vexations et les humiliations à l’encontre de la cadre de la Fonction publique territoriale.
L’autre volet judiciaire concerne Marie-Claude Lapierre, directrice de cabinet et maîtresse de Jean-Claude Lacouture. Elle est jugée au tribunal correctionnel pour recel de prise illégale d’intérêts. Par l’intermédiaire du maire de l’Etang-Salé, elle a pu acquérir une maison située sur le littoral, au détriment des filles du pêcheur à qui le bien appartenait.
"C’est à la mort de notre père, un mois après il nous a dit d’aller faire notre deuil. Il nous convoque de nouveau un an après pour dire qu’on avait perdu le terrain. Papa avait une petite dette dessus de 2 600 euros. S’il nous avait dit qu’il y avait ça à payer et qu’on n’avait que trois mois on aurait réglé la somme pour ne pas payer le terrain. Même le notaire nous a donné les droits de succession et lui nous dit du jour au lendemain que nous avons perdu le terrain", explique l’une des filles.
Jean-Claude Lacouture a fait racheter la maison et le terrain par le biais de la commune. Il aurait revendu la parcelle 66 000 euros à sa maîtresse. Un prix en dessous du marché.
Les faits remontent à plus de trois ans. Le maire de l’Etang-Salé n’est pas jugé dans cette affaire en tant qu’auteur de la prise illégale d’intérêts à cause de la prescription des faits.