En 2017, Gabriele est victime d’un viol. Elle accuse des gendarmes de La Réunion d’avoir mis sa vie en danger après avoir effectué "une mission piège" où l’agresseur s’est enfuit. Menacée par celui-ci, elle s’est réfugiée en métropole. Son témoignage fait aujourd’hui le tour des réseaux sociaux avec plusieurs millions de vues et de réactions. Gabriele et la gendarmerie de La Réunion apportent des précisions sur cette affaire pour LINFO.re.
Un témoignage devenu viral.
Gabriele est victime d’un viol en 2017. Elle porte ensuite plainte dans une gendarmerie de l’Est de l’île. Les gendarmes de la brigade proposent à la jeune femme une "mission piège" afin d’interpeller son agresseur. Elle accepte et le recontacte pour lui donner un rendez-vous.
Selon elle, trois gendarmes sont positionnés dans son coffre. L’agresseur devait être à une distance de 2 mètres pour que les gendarmes puissent intervenir. La jeune femme devait décrire la distance entre elle et son agresseur lors de la rencontre.
Toujours selon elle, les gendarmes sortent du véhicule alors que son agresseur est positionné à 20 mètres. Il arrive donc à s’enfuir dans les champs de canne.
"Les gendarmes rejettent la faute sur moi car je n’aurai pas indiqué la distance entre mon agresseur et moi et j’ai commencé à avoir très peur", explique-t-elle. Le soir, son agresseur l’appelle et promet de se venger. Selon Gabriele, elle n’arrive plus à joindre les inspecteurs de cette gendarmerie. Elle apprend ensuite que sa plainte aurait disparu des registres.
Elle se rend donc en Métropole afin d’échapper à son agresseur. Quelques semaines après, celui-ci se rend à la gendarmerie et elle est de nouveau contactée par les forces de l’ordre pour lui annoncer la nouvelle. En 2019, son agresseur a été condamné à 8 ans de prison pour viol par la cour criminelle.
Aujourd’hui, Gabriele veut "dénoncer l’injustice qu’elle a subie". Pour elle, les gendarmes ont effectué "une mission piège" illégale qui a eu comme conséquence de mettre sa vie en danger. Après avoir saisi l’organe d’inspection de la gendarmerie nationale pour dénoncer cette interpellation, sa plainte a été classée sans suite de même avec la procureure de la république.
"Malgré mes démarches, je ne peux pas les poursuivre. Ils ont mis ma vie en danger à cause de cette interpellation qui est juste illégale. J’ai un témoin, un ami qui a assisté à toute la scène, mais nos recours sont toujours classés sans suite", explique-t-elle.
Après avoir recueilli le témoignage de Gabriele, LINFO.re a sollicité la gendarmerie de La Réunion pour un droit de réponse :
"Ce que nous pouvons vous dire aujourd’hui c’est qu’il y a des choses dans son témoignage qui ne tiennent pas. Les éléments ont été déformés. Selon nos informations, les inspecteurs en charge de son dossier ont essayé de la joindre mais elle n’a jamais répondu. Des choses sont également sorties de leur contexte. La justice a condamné son agresseur et l’affaire a été classée. Nous ne savons pas pourquoi elle revient sur cette affaire après des années", explique la communication de la gendarmerie de La Réunion.
Matthieu Patou-Parvédy