En moyenne à La Réunion, ce sont 4 femmes réunionnaises qui sont tuées chaque année dans leur sphère privée. Des actes d’une grande barbarie qui ont profondément marqué notre île.
Tôt ce vendredi 4 mars, un drame s’est déroulé à Sainte-Marie. Élise Ramassamy succombe sous les coups de son mari, qui s’est ensuite donné la mort en sautant d’un pont. Un premier féminicide survenu cette année à quelques jours de la Journée internationale des droits des femmes.
Ces histoires tragiques sont nombreuses sur l’île. Et concernent souvent des mères de famille.
À l’image de Lise-May Morel, 55 ans, mère de 3 enfants. Le 11 novembre dernier, elle perdait la vie sous les yeux de son fils. 70 plaies, 70 coups de couteau, dont un en plein cœur. Des blessures qui lui auraient été infligées par son mari. Victime de violences conjugales pendant 35 ans, Lise-May avait décidé de quitter son conjoint. Elle avait porté plainte à de nombreuses reprises.
Le 28 octobre 2017, des cris résonnent dans un immeuble de la Trinité à Montgaillard. Corinne Gobalraja, 43 ans, s’écroule sous une pluie de coups portés par son mari. La femme de 43 ans est battue à la tête avec les enceintes d’un home cinéma. Un acte glaçant là encore ; le couple était en instance de divorce. Le mari sera condamné de 22 ans de réclusion criminelle.
Le 16 janvier 2016, Géraldine Nauche, 38 ans, est sauvagement tuée par son mari sur le parking d’un supermarché à Sainte-Marie. À bord de son 4X4, l’homme percute son ex-compagne, avant de se ruer sur elle. Il l’égorge alors avec un couteau. L’auteur des faits se livrera lui-même aux gendarmes. Il écopera de 25 ans de réclusion criminelle.
Chaque jour en moyenne, sept plaintes sont déposées sur l’île pour violences conjugales.
Entre 2019 et 2020, le nombre de dépôts de plaintes a augmenté de 13 %. Des chiffres qui montrent aussi que la parole se libère à La Réunion.
Mais, selon une étude sur les féminicides chez nous portant de 2006 à 2019, 38 % des femmes tuées avaient fait un signalement à la justice.