Ce mardi, une enseignante de l’école Félicienne-Jean, à Saint-André, a été menacée de mort par un parent d’élève. Elle s’est vue délivrer 5 jours d’ITT. La principale intéressée dit avoir vécu "un événement très traumatisant". Le parent l’aurait menacée de la découper avec un sabre.
Les événements se sont déroulés mardi dernier à l’école Félicienne-Jean, à Saint-André. Une enseignante, qui préfère garder l’anonymat, originaire de Saint-André, dit avoir été agressée verbalement par un parent d’élève. Avant les faits, elle explique avoir reçu un texto d’une maman d’élève lui expliquant qu’elle aura du retard pour venir récupérer son enfant à la fin des cours.
Selon les dires de l’enseignante, elle aurait alors décidé d’attendre les parents de l’élève à l’extérieur de l’établissement jusqu’à 15h40 en compagnie de l’élève. Ayant une réunion de prévue, elle aurait dit à l’élève de ne pas bouger et d’attendre ses parents. "À 15h50, un collègue vient me chercher en réunion en me disant qu’un parent d’élève me cherche car il ne trouve plus son enfant", explique-t-elle dans sa déposition dont LINFO.re a pu obtenir copie.
Lorsqu’elle va à la rencontre du père de l’enfant, elle lui aurait dit de vérifier aux abords de l’école. "Dix minutes plus tard, le père était dans la cantine là où moi et mes collègues étions en réunion en criant que nous avions égaré son enfant. Il me pointait du doigt et tous ses cris et ses menaces m’étaient destinée", souligne-t-elle.
"Il me disait : c’est out faut. Retrouve mon zenfant, mi sa languette a ou, mi connais oussa ou habite. Mon madame la envoie a ou message donc c’est out responsabilité", lui aurait dit l’homme. L’enseignante dit être allée se réfugier dans le bureau de la directrice et ses collègues auraient tenté de le calmer.
L’enseignante dit être sortie pour aller à la recherche de l’enfant. Elle aurait croisé le père qui l’aurait menacée. "Il m’a dit qu’il allait chercher un sabre , qu’il allait me découper en morceaux et que je ne sortirai pas de là vivante", fait-elle savoir. "À ce moment-là, j’ai contacté la police et je suis repartie me réfugier dans le bureau."
Quelques instants plus tard, un parent d’élève est arrivé en compagnie de l’élève en question. "Il était en train d’attendre ses parents là où il a l’habitude de les attendre. Le parent n’était pas allé voir, mais est resté devant l’école afin de faire un scandale", croit l’enseignante.
Depuis cette agression, l’enseignante Saint-Andréenne dit être traumatisée. "N’ayant jamais eu à faire à un tel déferlement de violence dans ma vie, encore moins dans ma carrière , j’ai été très choquée que ce soit sur le coup et même après”, explique-t-elle dans un échange de courriels. “Aujourd’hui encore, 2 jours après, je suis toujours très mal."
L’enseignante explique avoir du mal à redescendre. "J’ai dû prendre des calmants et des anti dépresseurs. Je ressens un trop plein d’émotions. Je suis une enseignante passionnée par son métier, très impliquée et investie pour ses élèves. J’ai un sentiment d’injustice, de tristesse et de dégoût. Je ne mérite pas cela. Je ne me sens plus en sécurité, que ce soit sur mon lieu de travail ou même dans ma vie privée. Mes collègues et moi étions terrorisés. Sans l’intervention de la police, je ne sais pas ce qui nous serait arrivé."
Contacté par LINFO.re, le rectorat dit prendre les cas d’agression très au sérieux. En 2021, on recense 55 cas de violences verbales et 13 cas de violences physique dans les écoles réunionnaises envers le personnel enseignant.
D’ailleurs, le rectorat croit qu’il est nécessaire de rappeler aux parents qu’ils doivent respecter les enseignants. "Dans les écoles, comme dans la vie, les gens sont de plus en plus tendus", explique-t-on. "Si on a un problème, on discute. On ne va pas frapper des gens."