Jérôme Lebeau est jugé depuis lundi pour terrorisme devant la cour d’assises spéciale de Paris. Dans le box des accusés le jeune Bénédictin radicalisé, et sa mère qui comparaît libre.
Deuxième jour du procès de Jérôme Lebeau ce mardi 3 mars. Depuis hier, le Réunionnais est jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris.
Lundi, Marie-Annick, mère de Jérôme Lebeau, était la première à s’exprimer devant les magistrats. Mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminel, elle comparaît libre, sous contrôle judiciaire. L’enquête de personnalité met au jour son caractère effacé, ainsi qu’une incohérence dans ses propos.
"En gros, ce n’est pas fini (...). Même si c’est mon fils, je laisse à chacun la possibilité de se défendre par rapport à ces faits."
Jugé pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste, Jérôme Lebeau doit à son tour être entendu par les magistrats.
Le procès doit durer 4 jours. Le Bénédictin encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
En avril 2017, alors qu’il est interpellé à son domicile, le radicalisé Jérôme Lebeau tire sur deux policiers avec un fusil à pompe. Protégés par des boucliers, les membres des forces de l’ordre survivent.
Lors de l’attaque policiers étaient venus l’interpeller notamment à la suite de la diffusion de propos antisémites sur Internet. En réalité, Jérôme Lebeau utilisait comme pseudonyme Ad Dahuk Al Qatal derrière son écran.
Mi-février 2020, Jérôme Lebeau quitte la maison d’arrêt de Domenjod pour regagner la métropole. Il est jugé toute cette semaine à la cour d’assises pour "tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste".
Originaire de Saint-Benoît, le radicalisé à l’initiative de l’unique attaque terroriste en Outre-mer s’identifiait comme le "tueur souriant". Selon les autorités, il préparait une attaque plus importante, dirigée contre des militaires ou des policiers qu’il considérait comme des "ennemis des musulmans".
Si La Réunion est épargnée par les attaques terroristes, en 2015, une filière djihadiste, la première en Outre-mer, avait été démantelée sur l’île. Elle était menée par un prédicateur salafiste de 21 ans, qui avait notamment incité plusieurs jeunes réunionnais à partir faire le djihad en Syrie.
En France, le terrorisme a causé plus de 255 morts depuis 2015.