Les faits se sont déroulés en mai 2019. Un lycéen de 18 ans à l’époque, scolarisé au lycée de Sainte-Marie propose à sa camarade de classe de l’aider dans ses révisions. C’est finalement un guet-apens où le pire a été évité. Lors de cette dernière journée d’audience, ce vendredi 4 novembre, c’était au tour des avocats de plaider. Djayan Soubaya a été condamné à 7 ans de prison.
"Tu sais, j’ai commis beaucoup de crimes dans ma vie, jusqu’à finir tueur en série. Toutes mes victimes sont mortes." Ce sont les mots de Djayan tenu aux officiers de police judiciaire lors de sa garde à vue. C’est par ces mêmes mots que l’avocate de la partie civile commence sa plaidoirie.
Une des questions soulevée au procès est de savoir pourquoi la jeune fille a été la cible de Djayan Soubaya ? "C’est une fille gentille. Elle est douce. Elle est naïve. C’est la proie idéale. Elle a cru son camarade lorsqu’il lui a proposé d’aller réviser à la médiathèque", poursuit son avocate.
Pour les avocats de la défense, si l’accusé n’est pas allé au bout de son plan, c’est parce qu’il s’arrête de l’étrangler. Ce serait donc un désistement volontaire, il n’y a donc plus de tentative d’assassinat. Cet argument doit-être tranché par la cour lors des délibérations. Ils maintiennent la demande de requalification des faits en violences volontaires aggravées. Cela lui permettrait d’être condamné à une peine maximale de sept ans de prison.
Autre argument avancé par les avocats de Djayan : une enquête biaisée par les officiers de police judiciaire. Ces derniers auraient orienté les réponses du suspect. Toutefois, les mentions de la fabrication d’un alibi reviennent dans les auditions de l’adolescent.
Lors de ses réquisitions l’avocate générale argue : "Ce jour-là, Marie, s’est vu mourir.(...) L’auteur a volontairement frappé la victime. Il n’y a pas de désistement volontaire.(...) Ce que Monsieur Soubaya lui a réservé c’est de l’horreur et non une surprise." Elle réfute toute influence de la part des gendarmes pour orienter les réponses du lycéen et par peur de réitération des faits demande 20 ans de prison, accompagnés d’un suivi sociojudiciaire.
Calmement, Djayan a écouté un à un les débats. Un rictus aux lèvres, il semble complètement détaché de la situation. Pas de réactions, pas de hochement de tête, le jeune homme est impassible.
Avant de partir délibérer le dernier mot est pour l’accusé. Il dit encore regretter son acte et "espère que Marie pourra retrouver la voie de l’apaisement ainsi que réaliser l’ensemble de ses projets."
Est-ce que Djayan est coupable de ses actes ? Est-ce qu’il a prémédité les faits ? Est-ce qu’il a bien commis des violences engendrant une ITT de plus de huit jours ? Ce sont une partie des questions auxquelles devra répondre le jury.
Après plusieurs heures de délibérations, Djayan Soubaya est condamné à 7 années de prison. Le jeune homme a été acquitté concernant la tentative d’assassinat. L’acusé était en pleur à l’annonce du verdict. Le parquet a 10 jours pour faire appel.