Ce jeudi 10 novembre via un communiqué, la famille de la jeune Réunionnaise Dinah Gonthier a décidé de porter plainte et de se constituer partie civile après le suicide de leur fille, victime d’harcèlement scolaire. La première plainte avait été classée sans suite par le parquet de Mulhouse.
“La famille de Dinah Gonthier et son conseil ne conçoivent pas que l’on puisse classer sans suite une enquête inachevée. En effet, et outre les nombreux éléments probants que révèlent déjà l’enquête menée jusqu’ici, le parquet n’a pas jugé utile de réaliser les investigations élémentaires qu’a détaillées Me Laure Boutron-Marmion dans une demande d’actes complémentaires transmise le 28 septembre 2022”, a indiqué l’avocate de la famille, Me Laure Boutron-Marmion, dans un communiqué.
Dans la nuit du 4 au 5 octobre 2021, après une première tentative de suicide quelques mois plus tôt, Dinah G., 14 ans, a été retrouvée sans vie par ses parents dans leur maison, à Kingersheim, en métropole.
Selon ses proches, l’adolescente a été victime de harcèlement scolaire durant deux ans, ce qui l’aurait poussé à mettre fin à ses jours. Une enquête avait alors été ouverte par le parquet de Mulhouse.
La famille de Dinah avait porté plainte pour "harcèlement", "homicide involontaire" et "incitation au suicide." Le collège dans lequel l’adolescente était scolarisée, au moment du harcèlement, aurait été alerté à plusieurs reprises et n’aurait pas réagi. Elle aurait notamment subi du harcèlement en raison de ses bonnes notes, son métissage et son orientation sexuelle.
La procureure de la République à Mulhouse, Edwige Roux-Morizot, a déclaré lors d’une conférence de presse, ce vendredi : "pour le parquet, la mort de Dinah n’est pas consécutive à un harcèlement scolaire."
Selon elle, Dinah souffrait d’avoir dû quitter son groupe d’amies du collège quand elles sont allées dans des lycées différents : "aucun élément objectif ne ressort qui puisse être qualifié de harcèlement." Elle dément notamment les accusations d’insultes en raison de son métissage et de son orientation sexuelle.
Cette nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour les faits "d’harcèlement moral, provocation au suicide, omission de porter secours et homicide involontaire".