Deux militants anti-vaccins comparaissent en appel ce jeudi 15 septembre à la cour d’appel de Saint-Denis. Ils sont accusés d’avoir molesté l’équipe du centre de vaccination de la Croix-rouge de Saint-André en août 2021. Ils encourent jusqu’à 1 500 euros d’amende.
C’est un dimanche matin tranquille au centre de vaccination. Alors que les patients attendent leur dose, deux hommes, Pascal et Teddy, âgés de 51 et 48 ans, souhaitent pénétrer dans le centre. Ils auraient commencé à demander de manière virulente à l’équipe soignante quelle est la composition du vaccin contre la covid-19 tout en lançant un argumentaire anti-vax.
Le personnel alerte alors leur responsable, Madame A. Alors qu’elle va à la rencontre des manifestants pour leur demander de partir, à ce moment même, ils commencent une vidéo sur Facebook. Vidéo dans laquelle ils invectivent la responsable en lui disant "d’aller crever" et continuent avec des insultes "hostiles aux zoreilles", expose le juge.
Le magistrat revient sur cette dernière menace, pour les deux hommes : "C’est du langage courant Créole." Interpellé par cette réponse, il rétorque : "Ah bon ? Allez crever est du langage courant créole maintenant ?"
L’avocat général demande également : "Pourquoi ne pas aller sur internet chercher la composition des vaccins ?"
"Le ton est monté. Elle m’a manqué de respect, Madame m’a dit de fermer ma gueule, alors je lui ai demandé si elle me parlait ainsi parce que j’étais noir ?", se justifie Pascal l’un des deux accusés.
Ils n’en sont pas à leur première action militante dans un centre de vaccination. L’un des accusés n’est pas inconnu de la justice.
En première instance, ils ont été condamnés à un contrôle judiciaire, ne pas s’approcher du centre et ne pas communiquer entre eux. Ils encourent aujourd’hui jusqu’à 1 500 euros d’amende, leur avocat plaide la relaxe. Le verdict sera rendu le 17 novembre.
Carla Bucero Lanzi