Djawade, 16 ans, qui serait l’un des jeunes interpellés pour des faits de dégradation d’une statue de la vierge Marie ce lundi à Saint-Denis, a publié une lettre d’excuses sur les réseaux sociaux. Il affirme regretter son geste.
Djawade, qui serait l’un des deux jeunes placés en garde à vue ce mercredi et relâché ce jeudi, publie une lettre d’excuse sur les réseaux sociaux. Il s’adresse au diocèse de La Réunion et à toutes les communautés réunionnaises :
"Fait à Saint-Denis, le 13 mars 2025
Lettre d’excuses suite à la profanation de la Vierge Marie, à Saint-Denis
Aux représentants du diocèse de La Réunion, Madame la Maire de Saint-Denis, À toute la communauté chrétienne,
A toute la communauté musulmane.
À toutes les communautés de La Réunion, À mes proches, ma famille, et en particulier ma mère,
Je prends aujourd’hui la parole avec le cœur lourd et la honte au ventre pour vous adresser mes plus sincères excuses. Ce que j’ai fait lundi soir est inexcusable. Profaner une statue de la Vierge Marie, manquer de respect à un symbole religieux aussi important pour la communauté chrétienne, surtout en cette période de carême, est une faute grave. Je le reconnais pleinement et j’en assume l’entière responsabilité.
Par mon comportement, j’ai blessé les chrétiens, dont la foi et les valeurs prônent le respect et l’amour du prochain. J’ai aussi sali l’image de ma propre religion, Fistam, qui m enseigne pourtant le respect des autres croyances el la dignité : Pendant ce mois béni de Ramadhan, un mois de réflexion et de purification, j’ai agi à l’opposé de ce que l’on attend d’un croyant. J’ai honte d’avoir porté atteinte à l’honneur de ma communauté et de tous ceux qui partagent ma foi.
Je sais aussi que mon geste a des conséquences bien plus grandes. Il alimente la colère et la division, dans un climat déjà tendu sur notre île. El par-dessus tout, il retombe sur ma propre famille, sur ma maman, qui subit aujourd’hui les insultes et la honte à cause de mon inconscience.
Aujourd’hui, je réalise à quel point ma maman avait raison et à quel point j’ai été aveugle. J’ai détruit en quelques secondes ce qu’elle a construit pour moi. Je me suis laissé entrainer par l’effet de groupe, par la bêtise, par l’envie de plaire et de faire rire, sans mesurer les conséquences. Des que j’ai vu l’ampleur de mon geste et la douleur qu’il a causée, je n’ai pas cherché à fuir ou à me cacher. Je savais que c’était impardonnable et que je devais y répondre. C’est pourquoi, dés le lendemain, j’ai pris mes responsabilités et me suis rendu moi-même à la Malartic, accompagné de ma maman, pour assumer mes actes. Je ne cherche pas d’excuses, seulement à faire face aux conséquences et à montrer que j’ai compris la gravité de ce que j’ai fait.
Alors je n’écris pas cette lettre dans l’espoir d’être excusé ou d’échapper à toute conséquence. Ce serait trop facile. Je sais que demander pardon ne suffit pas et que mes actes doivent être réparés. C’est pourquoi je suis prêt à faire tout ce qu’il faudra, à ma petite échelle, pour réparer mon erreur. Je ferai ce qui est nécessaire pour compenser le mal que j’ai fait. Si je peux aider à nettoyer, à reconstruire, ou m’impliquer dans une cause qui montre mon engagement à ne plus jamais reproduire une telle faute, je le ferai.
Je ne peux pas effacer ce qui a été fait, mais je veux montrer que j’ai compris la gravité de mon acte et que je suis prêt à en tirer les leçons.
Je vous présente, à tous et à toutes, mes excuses les plus sincères.
Djawade."