Dominique D. âgé de 20 ans, est décédé dans un tragique accident le 19 septembre dernier en Ariège après un violent choc frontal contre un camping-car. Dans sa voiture, sa fiancée, Emmanuelle, a survécu miraculeusement et a été hospitalisée. De retour à La Réunion depuis dimanche à la suite d’un rapatriement sanitaire, elle témoigne sur LINFO.re.
Un amour au-delà de la mort ? C’est ce que pense Emmanuelle, la fiancée de Dominique D., décédé tragiquement dans un accident de la route en Ariège le 19 septembre dernier.
Après un violent choc contre un camping-car en Ariège le 19 septembre dernier, Dominique D. est décédé. Sa fiancée, Emmanuelle, était présente dans la voiture également, mais elle a survécu miraculeusement. Pour elle, son copain a eu le réflexe de la protéger juste avant l’impact.
"Je suis convaincue qu’il m’a sauvé. Je pense qu’il a dû avoir le réflexe de me protéger au moment de l’accident car je pense que j’étais endormie à ce moment-là. Il a sans doute essayé de me retenir car c’était quelqu’un qui m’a toujours traité comme un trésor", explique-t-elle.
Afin de pouvoir surmonter cette terrible épreuve, Emmanuelle aimerait effectuer des séances d’hypnoses afin de pouvoir se remémorer l’accident. Elle aimerait comprendre ce qui s’est passé et ne pas garder de graves séquelles dans l’avenir.
"Je garderais tous les souvenirs que j’ai de lui. Ce que je retiens surtout, c’est qu’il faisait toujours tout pour moi. Grâce à lui, je n’ai pas de rêve qui n’a pas pu être réalisé. Aussitôt que je lui exprimais un désir, un rêve, une envie, une pensée, il mettait tout en œuvre pour que je le vive. Il faisait toujours passer le bonheur des autres avant le sien", raconte-t-elle.
Le couple vivait depuis plus d’un an en métropole. Ils étaient fiancés et avaient pour ambition de se marier l’année prochaine. Aujourd’hui, Emmanuelle garde des séquelles physiques à la suite de l’accident. Elle ne peut pas se recueillir sur la tombe de son fiancé, ni mettre son alliance.
"Je ne souhaite plus refaire ma vie avec une autre personne. Il est et restera mon âme sœur. C’est inexplicable comme sensation, mais je sais que je le retrouverai un jour. On était fait pour être ensemble et vivre notre vie", explique Emmanuelle.
Après l’accident, Emmanuelle a été transportée à l’hôpital. Lors de son réveil, son premier réflexe a été de rechercher son fiancé mais sans succès. Les soignants ne voulaient pas en parler directement.
"J’ai commencé à m’énerver car personne ne voulait me dire où se trouvait Dominique. Finalement, des infirmiers ont décidé de me l’avouer. À ce moment-là, j’avais le coeur meurtri. Je ne le réalisais pas réellement je pense. J’étais dans une bulle. Le moment où je m’en suis rendu compte, c’était durant son enterrement. J’étais toujours en métropole et je ne pouvais même pas être présente près de lui. C’était la personne que j’aimais le plus au monde, je ne savais pas comment j’allais reconstruire ma vie", s’interroge-t-elle.
L’épreuve a été encore plus douloureuse quand la jeune femme a dû prendre l’avion afin de retourner à La Réunion, dimanche dernier.
"Quand j’ai pris l’avion pour revenir sur l’île, j’étais toute seule. Dominique n’étais plus là, plus à côté de moi. Je n’ai jamais voyagé sans lui. Mon amour n’est malheureusement plus de ce monde et il faut que je l’accepte", explique-t-elle.
Depuis l’annonce du décès de Dominique D., les réactions à La Réunion ont été très nombreuses envers la jeune femme. Des encouragements que de nombreux Réunionnais, malgré la distance, ont apporté à la jeune femme à travers des milliers de messages. Un soutien dont elle est reconnaissante, aujourd’hui :
"La solidarité réunionnaise m’a permis de me remettre sur pied et d’aller un peu mieux. Je veux remercier tout le monde pour les messages car j’en avais besoin, j’en ai besoin et ça vaut tout l’or du monde. Malgré la perte de leur fils, ma belle-famille m’a toujours soutenu dans ces moments-là", termine-t-elle.
Emmanuelle veut aujourd’hui se consacrer à ses études et à sa famille. Elle continuera également à participer à des actions pour les associations caritatives.