Le 25 septembre Bernard boit une bière dans un bar où il a ses habitudes, à Saint-Denis. Un autre adepte du lieu, Jacques, boit un coup lui aussi, mais il est déjà très alcoolisé. La soirée dérape lorsque Bernard aurait proféré des insultes à l’encontre de la mère de Jacques. Ce dernier, vexé, le menace avec une arme. L’agression s’arrête avec l’intervention de la police.
"Je vais te couper la gorge, te tuer et te mettre deux balles." Ce sont les menaces de mort proférées par Jacques à l’encontre de Bernard au bar, le 25 septembre dernier. Jacques reconnaît les faits en ce qui concerne les menaces avec arme. En revanche, le quinquagénaire conteste l’accusation de menaces de mort.
Il est 22h55 dimanche soir. La police intervient dans un bar de Saint-Denis car un individu, Jacques, habitué des lieux, exhibe une arme de poing, ressemblant à un revolver. Après enquête, il s’avère qu’elle est finalement factice. Les forces de l’ordre l’interpellent très facilement, vu son état d’ébriété. Le juge rappelle qu’il avait deux grammes vingt d’alcool dans le sang. Il explique son état par : "J’étais déprimé. Donc j’ai bu."
La soirée prend un tout autre tournant, lorsque Bernard buvant une bière dans le bar aurait insulté la mère de Jacques, ce qui a fait sortir ce dernier de ses gonds. Le juge tente d’expliquer au prévenu : "Vous n’allez pas réagir ainsi à chaque fois que quelqu’un insulte votre mère. Cela arrive dans la vie, même si ce n’est pas normal."
"Je lui ai demandé de retirer ses paroles. Il a dit non et je suis allé chercher mon couteau”, se justifie l’agresseur. Manque de chance pour Bernard, une vidéo surveillance a filmé toute la scène et le magistrat lui rappelle ainsi "vous lui avez mis des coups de crosse et des coups de pieds." "Je ne me souviens de rien", conclut pour sa défense le prévenu.
C’est au tour du procureur d’entamer ses réquisitions. Il met en avant l’arme blanche utilisée : "Cet homme ne vient pas avec un couteau pour le beurre… L’agression dure 16 minutes. Vous imaginez ce que cela représente pour une victime… 16 minutes de menaces et cela prend fin car la police intervient.(...) On a du mal à comprendre le raisonnement de monsieur, mais vu le taux d’alcoolisation qu’il avait une heure plus tard : il souffle à deux grammes… Donc vous imaginez au moment des faits. Qu’est ce qu’on se fiche des insultes sur sa mère ! La gérante dit qu’à chaque fois que ce client est là, ça dérape. On n’a pas entendu de regrets pour la victime ou d’excuses."
Finalement, Jacques s’excusera à la barre, mais sera condamné à de la prison ferme. Peine assortie de six mois de sursis probatoire avec une obligation de soins, l’interdiction de fréquenter des lieux de boissons, d’entrer en contact avec les parties civiles et de posséder une arme pendant cinq ans.
Carla Bucero Lanzi