Quelques semaines après le début du mouvement contre la vie chère, la situation est toujours tendue en Martinique. Suite aux derniers affrontements, barrages et incendies, un couvre-feu est en cours jusqu’à ce lundi. L’aéroport est fermé depuis jeudi soir après l’irruption de manifestants. Sur place, deux Réunionnais nous racontent comment ils vivent ces nuits, journées sous tension.
Des magasins en feu, l’aéroport fermé et des vols détournés vers la Guadeloupe, depuis une semaine les affrontements entre manifestants et force de l’ordre se sont intensifiés en Martinique. Un homme est mort, tué par balle dans la nuit de mercredi à jeudi. Douze gendarmes ont été blessés légèrement, dont un par balle.
Sur place, plusieurs Réunionnais nous décrivent cette violence, mais aussi son évolution depuis le début des manifestations. "La nuit de mercredi à jeudi a été très compliquée. Énormément de commerces ont été incendiés, un peu plus de 400 véhicules neufs ont été brûlés. Des magasins ont été pillés et des routes rendues impraticables. Les écoles et de nombreux bâtiments publics ont été fermés", explique Franck Hoarau, Réunionnais vivant en Martinique.
"Suite à l’arrivée de plus de 300 CRS, depuis peu, les choses ont changé. Il y avait des mouvements de grève bon enfant, mais les CRS ont eu l’autorisation de gazer, de tirer avec leur flash-ball. Les Martiniquais n’ont pas accepté", indique Ericka Begue, Réunionnaise vivant en Martinique.
À Sainte-Rose, Béatrice, Martiniquaise résidant à La Réunion depuis 30 ans s’apprête à rentrer sur son île natale, qu’elle n’a pas vue depuis 11 ans. Inquiète, elle suit les informations sur les réseaux sociaux et appelle régulièrement ses proches.
"J’ai eu ma petite sœur au téléphone, elle est inquiète. Elle travaillait dans une grande surface, elle sera peut-être au chômage technique", confie Béatrice Aratus.
En Martinique le couvre-feu est maintenu, des négociations ont lieu entre les services de l’État et les acteurs économiques de l’île. L’objectif est de trouver un accord qui permettrait un éventuel retour au calme.