Au premier jour de son procès pour le meurtre Jean Patrice Dosité, Alison Rato a répété n’avoir jamais voulu tuer cet homme qu’elle fréquentait. Ce mardi, elle a été condamnée à 18 années de réclusion criminelle ainsi qu’un suivi socio-judiciaire pour une durée de 3 ans, la cour n’a pas retenu la légitime défense.
En prenant la parole en dernière, Alison Rato, dans le box des accusés a, à nouveau, exprimé ses regrets. Le 9 avril 2019, une dispute avec Jean Patrice Dosité avait explosé en violences réciproques dans la rue Marguerite Fagnol, quartier du Petit Saint Pierre, à Saint-Benoît. Après une soirée alcoolisée où des produits stupéfiants sont pris, le ton monte. Alison Rato, qui fréquente la victime, reçoit des nouvelles de la part de son compagnon en prison. Et les choses dérapent. Des coups sont échangés. Le certificat médical d’Alison Rato rapporte qu’elle aussi encaisse des coups.
Seulement, armée d’un couteau, elle aura ce geste fatal. Le couteau de cuisine est enfoncé dans le thorax de Jean Patrice Dosité qui se vide de son sang.
"Personne ne mérite de finir allongé sur le goudron, les bras écartés, le torse entaillé... personne ne mérite de mourir comme un chien sur le bas côté, il a été mis à mort", insiste Me Jean Jacques Morel, avocat des parties civiles.
Pour l’avocate générale, la légitime défense ne tient pas même si elle reconnaît que la victime était un "homme violent et déjà condamné" qualifiant de coup de couteau "d’intolérable, inacceptable et insuportable". "Dès le départ, elle a cette intention d’homicide. Il n’a pas essayé de l’attaquer. Ce coup de couteau n’était pas le seul choix qui s’offrait à elle", souligne la parquetière qui requiert 20 années de réclusion criminelle et un suivi socio-judiciaire.
De son côté, l’avocat de la défense, Me Julien Barraco présente le dossier sous un autre angle. "Il est agressif et énervé. Pourquoi on refuse de regarder son comportement, précise la robe noire. Il peut fuir. Au lieu de ça, il prend la poubelle et la lance contre le portail".
Pour le conseil, sa cliente acculée au moment des faits a agi "par peur". "Elle se trouve face à un homme dont elle sait qu’il est violent. Face à la peur, elle a réagi. L’enquêtrice de personnalité le dit, elle s’est forgé une carapace. Elle vient des quartiers populaires. C’est son instinct qui a parlé". Me Julien Barraco souhaite que les faits soient requalifiés en violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Après avoir délibéré, les juges ont décidé de condamner l’accusée à la peine de 18 années de réclusion criminelle et n’ont pas retenu la légitime défense.