Antenne Réunion
Condamné à 25 ans de réclusion criminelle, le 30 août 2019 contre 30 ans en première instance, Rachid S. n’a a pas accepté. Après un pourvoi en cassation, il est de nouveau jugé notamment devant la Cour d’assises pour des viols avec actes de tortures et de barbarie. Ce vendredi 8 octobre pour le troisième jour du procès, 30 ans de réclusion criminelle est requis à son encontre avec une peine de sûreté des 2/3 et un suivi socio-judiciaire d’une durée de 10 ans et retrait de son autorité parentale.
Les 122 cicatrices sur le corps de la victime témoignent du calvaire vécu durant sa relation de 8 ans avec l’accusé, Rachid S. Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2015, elle parvient à s’enfuir de leur maison à Saint-Joseph. Aux gendarmes, elle raconte ses longues années de souffrance et la nuit du 8 janvier. Une avalanche de coups tombant inlassablement, les uns après les autres. Son bourreau lui enfonce un couteau dans la main droite, lui attache un radiateur électrique dans le dos et sautille dessus sont quelques-uns des supplices endurés.
Ce vendredi 8 octobre pour le troisième jour du procès, 30 ans de réclusion criminelle est requis à son encontre avec une peine de sûreté des 2/3 et un suivi socio-judiciaire d’une durée de 10 ans et retrait de son autorité parentale.
En première instance, Rachid S. est qualifié de “diable” par une de ses anciennes compagnes. Elle décrit un homme manipulateur, violent et tyrannique. Comme une seconde compagne, elle sera isolée socialement et coupée du monde. Rachid S. s’impose en maître dans le foyer et laisse libre cours à sa perversité. "Il gérait tout l’argent. Je ne savais même pas ce qu’était un billet de dix euros. J’étais son punching-ball, son défouloir pour oui ou un non. Il n’a pas de limites et c’est un très grand manipulateur", précisait à l’audience le 29 août 2019, son ancienne compagne.
Lors des deux premiers procès, la parole de la victime avait peu d’importance. Reconnaissant que quelques gifles, chaque cicatrice trouvait une signification. Des morsures de chiens, de mauvaises fréquentations, des chutes … les justifications étaient toutes aussi loufoques les unes que les autres. L’expression de "miroir inversé" est revenue lors des débats des premiers procès. L’accusé se présente comme la victime et se dit d’être issu d’une lignée royale du Maroc. Seulement, il n’a rien d’un prince charmant. "L’équation est inversée. Il se fait passer pour la victime de violences conjugales. À aucun moment, il ne se remet jamais en cause. Il est dans le déni et la projection avec un processus paranoïaque", déclarait un expert psychologue en 2017. Aucune maladie mentale n’était relevée par les experts médicaux.
En première instance, Rachid S. n’avait pas convaincu les jurés. Il était condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Lors du procès en appel, la peine prononcée par la cour d’assises s’élevait à 25 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté jusqu’aux deux tiers, un suivi socio-judiciaire pour dix ans et le retrait de son autorité parentale.
À l’énoncé du verdict, le quadragénaire se levait pour prendre la parole, voulant occuper les devants de la scène. "J’ai entendu la peine, mais je ne la comprends pas. Mes enfants m’attendent dehors. Leur papa va continuer son combat", lâchait-il. Après avoir obtenu gain de cause devant la Cour de cassation, l’accusé sera jugé une troisième reprise pour viols commis avec actes de torture et barbarie. Prévu sur 3 jours, le procès à la Cour d’assises, s’achève ce vendredi 8 octobre. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.