Dans la nuit du 12 au 13 janvier 2020, Kévin L. est décédé. Lors de l’édition de Miel Vert 2020, au Tampon, il avait reçu un coup de couteau infligé par Guillaume R., qui avait été poursuivi par une bande de jeunes. Ce jeudi, Guilaume R. est jugé à la cour criminelle.
Un regard. Un simple regard. Le 12 janvier 2020, le coup de couteau mortel infligé par Guillaume R. est le triste épilogue d’un regard mal placé. À la foire agricole de Miel Vert 2020, Guillaume R. se sent menacé par un groupe de jeunes. Ces derniers lui reprochent d’épier un peu trop l’une de leurs compagnes. Prenant peur, le vingtenaire se rend à son domicile chez lui et se saisit d’un couteau qu’il cache sous sa veste.
En revenant à la foire, malgré les recommandations d’un jeune lui indiquant de partir, les choses dégénèrent. Poursuivi par plusieurs jeunes, Guillaume R. sort son couteau et blesse un homme. Guillaume R. trouvera refuge chez lui, s’enfermera et déposera le couteau dans la cuisine. Kévin L., surnommé "Pistache" sera touché au cœur et décédera à 1h15 le 13 janvier au CHU de Saint-Pierre.
Mis en examen pour meurtre dans un premier temps, Guillaume R. sera jugé devant la cour d’assises pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Devant la chambre de l’instruction ce mardi 27 juillet, il demande à être placé sous contrôle judiciaire. Pour son avocat, Me Jean-Christophe Molière, les 18 mois en détention provisoire ont apaisé le climat et affirme que son client peut être hébergé loin de la Plaine-des-Cafres, à quatre endroits différents. "Il regrette amèrement son geste et répondra de ses actes devant la justice. Il a 22 ans et toute la vie devant lui, plaide la robe noire. Son casier judiciaire ne porte trace d’aucune mention. Il est important qu’il comparaisse libre à son procès", avance la robe noire.
Un avis que ne partage pas l’avocat général, Denis Chausserie-Laprée. "Il est allé rechercher un couteau. La famille du défunt est dans une forme de colère, avance le représentant de la société. Une île reste une île. Les rencontres inopinées, même si on fait en sorte de les éviter, peuvent arriver. Il y a un risque de représailles. Et le trouble à l’ordre public est toujours d’actualité. La mort d’un jeune homme en rue n’est jamais un élément anodin que ce soit à une fête foraine ou en centre-ville de Saint-Denis", souligne le représentant du parquet.
À la barre devant la chambre de l’instruction, Guillaume R. est imposant. Il est obligé de se plier pour parler au micro qui se trouve au niveau de son nombril. "Je regrette amèrement mon geste. Je ne sais pas ce qui m’a pris, précise l’homme de 22 ans. En me défendant, j’ai donné un coup de couteau en visant le bras. Je ne savais pas qu’il était assez grand pour atteindre le corps".