Atteint du coronavirus, un sexagénaire n’aurait pas été immédiatement dépisté. L’homme aurait fini par contaminer sa famille. L’Agence régionale de Santé pointe du doigt le fait que le patient n’aurait pas déclaré les symptômes correspondants et regrette qu’il n’ait pas appelé le centre 15.
À l’Étang-Salé, Jean-Pierre, âgé de 63 ans, souffre le martyr. Comme le révèlent nos confrères du Jir, il fait partie des personnes atteintes par le coronavirus à La Réunion.
Selon nos inforrmations, Jean-Pierre explique avoir appris qu’une personne du groupe qui était en croisière avec lui était contaminée.
De retour d’une croisière à Dubaï le 6 mars dernier, sa femme et lui sont de retour à La Réunion le 15 mars. Trois jours après l’annonce du confinement, l’homme présente des premiers signes inquiétants. Lorsque l’Agence régionale de santé (ARS) le contacte, cette dernière aurait conclu à un cas de dengue, sans test à l’appui.
L’ARS lui a demandé de respecter une période stricte de quatorzaine, et lui a envoyé des masques.
Son état s’aggrave et ses proches s’inquiètent. Sa fille appelle le centre 15. Toute la famille a ensuite rendez-vous au CHU de Saint-Pierre.
Mais la mauvaise nouvelle s’accompagne d’une autre. Ses proches ont été testés par précaution, sa femme et sa fille sont positifs au coronavirus, un faux négatif n’étant pas à exclure pour ses deux autres enfants.
Suite aux articles parus ce jour, dans lesquels une personne contaminée par le Coronavirus met en cause l’ARS dans sa prise en charge, ainsi que dans la gestion sanitaire des cas de Covid-19 dans l’île, l’ARS souhaite retracer l’historique de la procédure de prise en charge de Monsieur X. Cette procédure est conforme à celle appliquée à toutes les personnes potentiellement concernées par une contamination au coronavirus.
Monsieur X est rentré à La Réunion le 15 mars après un voyage.
Suite à l’identification le 23 mars d’un cas de Coronavirus dans le même groupe de voyageur, Monsieur X est contacté par un enquêteur de l’ARS d’abord le 24 mars sans succès, puis à nouveau le 25 mars. Au cours de cet entretien, dont le compte-rendu est tracé à l’ARS, cette personne n’a déclaré aucun symptôme malgré la demande explicite de l’enquêteur à ce sujet.
Conformément aux procédures de contact-tracing réalisées par l’ARS, l’enquêteur a rappelé à cette personne lors de l’entretien l’importance :
- d’un confinement strict durant les 14 jours suivant l’arrivée à la Réunion
- de la surveillance quotidienne de son état de santé (avec prise de température)
- d’appeler immédiatement le 15 dès l’apparition des premiers symptômes de la maladie.
Un lot de 5 masques a été livré à cette personne pour garantir son isolement strict vis-à-vis de son entourage proche.
Monsieur X déclare dans la presse du jour :
· l’apparition des premiers symptômes le 19 mars, soit 6 jours avant que l’ARS ne prenne contact avec lui.
> Cette déclaration ne correspond pas à l’absence de symptômes déclarée par Monsieur X à l’ARS
le 25 mars. Si Monsieur X avait déclaré des symptômes évocateurs du Covid-19 à l’enquêteur, ce dernier l’aurait orienté immédiatement vers le centre 15, conformément aux procédures en vigueur.
· que l’ARS l’aurait orienté vers un diagnostic de dengue.
> Cette hypothèse n’est jamais évoquée au cours des entretiens auprès des contacts car les enquêteurs de l’ARS ne sont pas des médecins et n’ont donc aucune habilitation à prononcer la moindre orientation diagnostique. Leur rôle essentiel est de s’assurer du confinement strict et du signalement sans délai au 15 de tout symptôme évocateur.