Les faits se sont déroulés le 24 novembre dernier aux alentours de 00h50 à Saint-Denis. Un père et son fils se font contrôler par la police, ils refusent de s’arrêter. Le fils qui est le conducteur du véhicule se fait maitriser au sol. Son père ivre et menotté, va donner un violent coup de pied dans la tête du fonctionnaire pour "défendre son fils".
Kevin B. âgé de 44 ans est sorti de prison le 5 novembre dernier après des violences à l’encontre de son épouse.
Le soir du 24 novembre à Saint-Denis, il boit quelques bières avec son fils dans un bar, les deux hommes sont alcoolisés. Son fils, Bertrand, prend le volant et roule très rapidement. Des policiers aperçoivent le véhicule en excès de vitesse et le prennent en chasse. Malgré des avertissements, le jeune conducteur ne s’arrête pas car son permis a été suspendu. Il perd finalement le contrôle de son véhicule et se fait interpeller par les agents.
Kevin le père est menotté sur le siège passager pendant que les policiers tentent de maîtriser son fils Bertrand au sol. Il se tourne alors et assène un violent coup de tibia dans la tête d’un policier qui perd connaissance : "Le visage de mon fils était en sang, je n’ai pas réfléchi c’était l’instinct paternel, mais aussi parce que j’avais bu. Mais c’était simplement de la légitime défense car les policiers nous ont donné des coups de pied et poings", explique le père à la barre du tribunal de Saint-Denis.
Il était jugé ce lundi 28 novembre pour des faits de violence envers un agent dépositaire de l’autorité. Son fils Bertrand sera jugé une autre fois.
Depuis 1999, Kevin comptabilise plus de 10 condamnations dans son casier judiciaire. Selon le tribunal, il a eu une enfance difficile, a été battu par ses parents et a une addiction à l’alcool.
"C’est vrai qu’avec la perte récente de ma mère, l’alcool me rend un peu plus violent et ça amplifie ma colère. Mais je sais que ne mens pas, les policiers nous ont tabassé moi et mon fils", explique-t-il encore une fois.
Cependant, les deux hommes n’ont pas été blessés durant l’interpellation selon les examens médicaux : "Mr Kevin a tendance à réécrire l’histoire. Même son fils a reconnu les faits de violences et qu’il ne s’est pas laissé interpeller. Les policiers ont du faire usage de la force afin de le maîtriser, c’est simple. Les policiers n’avaient rien contre lui, il était simplement menotté sur le siège", précise le substitut du procureur.
Il demandera au tribunal une peine de 3 ans de prison et 2 300 euros pour préjudice moral.
"Mr. Kevin a simplement tenté de défendre son fils. Il était ivre au moment des faits, il a vu le visage de son fils en sang et il n’a pas réfléchi. Comme ses mains étaient menottées, il a utilisé ses pieds. Il regrette son geste", affirme l’avocate du prévenu.
Malgré sa défense, le tribunal va le condamner à 18 mois de prison pour les faits de violence envers un agent dépositaire de l’autorité. Il sera également condamné à un an de prison de plus pour ne pas avoir respecté ses engagements alors qu’il était en période de sursis. Pour finir, il devra verser 2 300 euros à la victime.