Le cauchemar vécu par deux jeunes enfants à Saint-Pierre a relancé le débat autour de la circoncision marron. A la Réunion, près de 400 circoncisions sont réalisées chaque année en milieu hospitalier.
La circoncision qui désigne l’ablation partielle ou totale du prépuce est tolérée en France à partir du moment où l’acte chirurgical est pratiqué dans un établissement de santé. Choisi avant pour une simple question de préférences religieuses, la circoncision s’est depuis répandue à plusieurs communautés.
Le motif religieux n’est en effet plus le seul critère qui entre en ligne de compte. Les personnes qui choisissent d’avoir recours à cet acte médical le font aussi pour des raisons esthétiques ou pour une question d’hygiène.
Hier, deux enfants âgés de 5 et 7 ans ont été hospitalisés à Saint-Pierre. Comme le révélait le Journal de l’Île dans ses colonnes, les deux marmailles ont fait une hémorragie au niveau du sexe, après avoir été circoncis chez un particulier.
Cette affaire a relancé le débat autour des circoncisions marrons, pratiquées dans notre département. Selon les professionnels de santé, chaque année à La Réunion, ce sont entre 300 et 400 circoncisions qui sont réalisées dans des établissements hospitaliers pour des raisons médicales principalement. Lorsque le motif est rituel, il revient alors à chaque chirurgien de décider si oui ou non il pratiquera l’opération.
Si la circoncision est tolérée en France, la circoncision marron, qui peut être suivie de complication et peut même conduire à de graves séquelles dans certains cas, est elle sévèrement punie par la loi. "Dans la loi il est dit que la circoncision est assimilable à une mutilation", indique le Docteur Jean-Luc Michel - chirurgien infantile au CHU de Bellepierre. Il précise qu’elle peut être "tolérée dans un cadre rituel". POur lui, c’est à chacun de décider s’il s’agit d’une mutilation ou si c’est un geste "admissible".
Interrogé, le Docteur Jean-Luc Michel explique qu’il y a eu "des études qui ont été faites qui montrent qu’il n’y a pas plus de complications dans les circoncisions rituelles faites par des gens entraînés que pour les circoncision faites à l’hôpital".