Ce mercredi 5 octobre, Jérôme, 33 ans, comparaît au tribunal pour une énième infraction pour conduite sans permis. Son avocate va plaider un aménagement de peine, alors que la procureure se demande “comment par chance personne n’a été tué.”
“Vous êtes un délinquant de la route depuis 2011 !” C’est avec ces mots de la juge que l’on peut résumer l’audience de Jérôme, ce mercredi octobre 2022. Le 16 juin dernier, le trentenaire est contrôlé à bord de la voiture de sa compagne. Sans permis, il est convoqué devant le juge avec un sursis. Le 2 octobre, il est sur sa moto, toujours sans permis avec un passager à l’arrière sans casque. Jérôme est donc à nouveau contrôlé avec cette fois dans son sac 15 grammes de zamal et une balance, "c’est pour un ami. Je voulais vérifier que la quantité était exacte”, se justifie-t-il.
A l’âge de 33 ans, il est depuis dix ans abonné au tribunal pour des conduites sans permis de conduire en récidive, “bon ! avec une plainte pour violences conjugales aussi”, n’oublie pas de préciser la juge. Il a déjà six mentions inscrites à son casier judiciaire.
Le trentenaire garde le silence, marmonne un “je me suis inscrit dans une auto-école”. “Oui, vous avez échoué à l’examen du code de la route. Cela veut bien dire qu’il a été estimé que vous ne pouvez pas conduire”, rétorque la juge d’un ton affirmé.
Jérôme tente de se justifier : “Je conduis pour aller au travail.” “Avec un passager sans casque à l’arrière”, l’interroge avec une moue la juge, lui faisant comprendre qu’elle ne croit pas vraiment à sa défense. “C’était pour aller au football”, avoue-t-il finalement.
La grande question de l’audience reste : “Pourquoi on vous retrouve quatre mois après votre arrestation où la justice vous laisse une chance… Alors qu’on vous avez déjà dit de ne pas conduire ? Cela a peut-être un lien avec les stupéfiants ?” Pas de réponse du prévenu.
La procureure commence ses réquisitions : “Conduire un véhicule peut être dangereux pour un tiers et soi-même. Il comparaît aujourd’hui et l’enquête n’a pas été poussée au stade des analyses sanguines mais on trouverait peut-être des traces de cannabis dans le sang.(...) Malgré les condamnations, monsieur persiste. C’est un danger public ! Par chance personne n’a été tué !”
Son avocate demande une peine aménageable en expliquant qu’il va repasser le code. Elle plaide le fait que son client soit en CDI donc des solutions sont possibles
La cour se retire pour délibérer. Une dizaine de minutes s’écoulent. La sonnerie retentit. La juge annonce la peine. Jérôme est jugé coupable. Il écope de quinze mois d’emprisonnement dont neuf mois avec sursis probatoire. Il n’ira pas en détention ce soir, ce sera au juge d’application des peines d’en juger. “Une dernière chance” comme le qualifie la magistrate.