L’émotion d’une étudiante réunionnaise à Paris-Dauphine après le meurtre de la jeune Philippine, 19 ans, violée puis tuée, retrouvée à demi enterrée dans le Bois de Boulogne, Célia traverse régulièrement ce même bois pour aller en cours. Aujourd’hui nouveaux hommages à Philippine, elle évoque sa tristesse, sa peur, et la psychose malgré l’arrestation du meurtrier présumé.
Une semaine après les faits, le visage de Philippine hante toujours ses camarades. L’étudiante de 19 ans a été retrouvée assassinée dans le Bois de Boulogne, à moins de 800 m de l’université qu’elle avait quittée après la pause-déjeuner "Même si je ne la connais pas personnellement ça m’a effondré sur le coup, les gens qui étaient dans son TD je les connais, et ma copine était très effondrée par la situation parce qu’elle était venue en cours le vendredi même".
Bouquets de fleurs, portraits, minute de silence observée à la pause méridienne, les étudiants continuent de rendre hommage à Philippine. Des lieux de recueillement ont été mis en place au sein de l’université "Au troisième étage un espace a été mis en place pour faire son deuil, il y a des fleurs que les gens peuvent déposer, des mots, des carnets, des photos de Philippine, pour que les étudiants puissent venir se recueillir".
Au-delà de la tristesse, peur et incompréhension dominent, Célia avait l’habitude d’emprunter les mêmes trajets que Philippine. Depuis le drame, elle a bouleversé ses habitudes "J’ai vraiment peur de rentrer à des heures tardives et de me retrouver avec des gens malsains dans les transports. Moi et mes copines on a décidé de ne plus rentrer seules et de ne plus quitter la fac toute seule, parce qu’on a peur, surtout que parfois on termine les cours à 20h30 donc c’est un horaire assez tardif. Moi j’avais l’habitude de prendre le bus dans le Bois de Boulogne donc maintenant j’ai changé d’itinéraire, donc de mode de transport, là où il y a le plus de monde pour être un peu plus en sécurité."
Sur le campus, l’arrestation du meurtrier présumé n’a rien changé à la psychose, le profil de l’accusé, néanmoins, interpelle : comment cet homme un marocain de 22 ans déjà condamné pour viol faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire, a-t-il pu récidiver en pleine journée aux abords d’un site aussi fréquenté que l’université Paris-Dauphine ?