Carl Davies, ancien commando des Royal Marines, a été tué à La Réunion, alors qu’il était en escale. Trois suspects ont été interpellés en 2011, mais aucun n’a finalement été condamné. 13 ans après, sa famille ne désespère pas, et attend toujours des réponses. Sa mère, Maria, lance au appel aux Réunionnais.
Le corps de Carl Davies a été retrouvé le matin du 9 novembre 2011, en contrebas du boulevard U2. Très vite, la victime est identifiée, il s’agit d’un ancien commando des Royal Marines, l’élite de la marine britannique.
Une autopsie est réalisée, et conclue dans un premier temps un accident, mais la famille de Carl Davies n’y croit pas, c’est à ce moment que démarre un long combat judiciaire mené en partie par leur avocat, Maitre Rémi Boniface "L’enquête a révélé comment est mort Carl Davies, il va être encerclé, battu, frappé à coups de pied, de poing, de gourdin ou de batte de baseball, révélera une autopsie qui montre de nombreuses fractures du crâne, des cotes, de vertèbres dorsales. Ce qui veut dire que certains l’ont courageusement frappé dans le dos avec cette batte de baseball. Et une plaie au flan, par un objet contondant, dit-on, et tranchant, une espèce de tournevis."
Après une deuxième autopsie, et ces révélations, sur la mort de Carl Davies, trois suspects appartenant tous à la bande dites du Bas de la Rivière, sont interpellés et placés en détention. Faute de preuves sur leur participation au crime, deux d’entre eux bénéficieront d’un non-lieu, le troisième sera l’unique prévenu à comparaître devant la cours d’assises de Saint-Denis, six ans plus tard. Il est condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
À l’annonce du non-lieu pour deux des principaux suspects, la famille du marin est complétement dévastée, mais cette peine sera d’autant plus grande quelques années plus tard lorsque le seul condamné est finalement acquitté, contre toute attente en 2019, lors du second procès en appel.
L’affaire Carl Davies résonne jusqu’en Grande-Bretagne, et c’est tout un pays dans l’incompréhension. 13 ans après le meurtre de Carl Davies, ses proches, sa mère Maria doivent continuer à vivre avec l’idée que le ou les meurtriers courent toujours. Malgré toutes ces années passées, elle espère encore aujourd’hui, plus que tout au monde, un tournant dans l’enquête :
"Mon fils, c’était mon fils, c’était mon petit garçon, je l’aimais et tout ceux qui connaissaient Carl l’ont aimé. C’était une personne brillante, pétillante, qui a fait beaucoup de choses dans sa vie. Il a laissé un grand vide dans nos vies. Vous savez, il y a des gens qui savent ce qu’il s’est passé, alors je lance un appel aux habitants de La Réunion, s’il vous plaît, si vous savez quelque chose, dites-le, car si quelqu’un se manifeste, et nous donne un petit bout d’information, ce serait énorme.
Peut-être que nous pourrions alors obtenir justice pour notre fils. Alors oui, cela ne changera jamais ce que nous ressentons depuis cette énorme perte, mais une certaine forme de justice nous aiderait en tant que famille. Il y a des jours où je n’ai même pas envie d’être ici, j’ai ma fille, mon mari et mes petits-enfants, mais mon fils me manque énormément. Vous savez, il était mon monde, et vivre avec cette douleur en tant que mère est indescriptible".
Le soir de sa mort, Carl Davies était âgé de 33 ans, le cargo sur lequel il travaillait n’avait fait escale que 24h au port de la Pointe des Galets. Le matin même, Carl Davies avait appelé sa mère, pour lui dire à quel point il trouvait l’île magnifique.