Un homme de 63 ans originaire de Cilaos était jugé en comparution immédiate ce mercredi 10 avril au Tribunal de Saint-Denis. En pleurs, il semblait abattu par les faits qui lui étaient reprochés. Accusé de violences intrafamiliales par son épouse et sa fille, il a été condamné à de la prison ferme malgré son intention de jouer la victime.
Les faits de violences dont il est accusé s’étalent sur 6 années. Pour une seule raison : la prescription. En réalité, ces violences sont présentes depuis toujours. "Même le jour de mon mariage" a confié sa femme à son avocate et aux enquêteurs. Garder le secret et vivre dans le silence était le choix de la victime, en effet, avouer ces évènements n’ont pas été si simple.
La vérité a éclaté le 23 mars lors d’une fête de famille. L’homme perd son sang-froid suite à une dispute conjugale. De nature colérique et impulsive, il gifle sa femme, s’apprête à crever les pneus de sa voiture et casse tous les pots de fleurs sur son chemin. Mais cette violente crise est loin d’être une première. C’est pourquoi leur fille âgée de 19 ans qui ne peut plus voir sa mère souffrir appelle les gendarmes.
C’est la première fois que les forces de l’ordre interviennent et permettront de délier les langues. Sa fille est entendue par les enquêteurs et raconte les violences commises depuis qu’elle est toute petite. Sa femme elle, confie un sentiment de soulagement lorsque la gendarmerie est arrivée. "C’était la fin de calvaire" indique son avocate.
À l’audience, l’homme demande pardon et pleure. Comme à toutes les étapes de la procédure. Les débats révéleront que cette union est à l’origine d’un mariage forcé, en aucun cas une circonstance atténuante.
Le Tribunal a déclaré coupable l’homme de 63 ans et l’a condamné à 15 mois d’emprisonnement, dont 12 en sursis. Ces 3 mois en détention lui permettront de réfléchir à ses actes. À sa sortie, il aura une obligation de soins et une interdiction d’avoir le moindre contact avec son épouse.