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Ce lundi 7 avril dans la soirée, le directeur de cabinet de la ville de Sainte-Suzanne et trois de ses complices ont été placés en détention provisoire avec un mandat de dépôt d’un an.
Direction la prison pour Bertrand de Boisvilliers et trois de ses complices pour des faits de trafic de stupéfiants.
Ce lundi 7 avril, Me Louis Lai-Kane-Cheong avocat de Bertrand de Boisvilliers souligne : "Dès le début de son interpellation, il a spontanément reconnu et assumé la responsabilité qui est la sienne dans cette affaire. Il regrette et il se sent très mal."
Après avoir été déféré devant le parquet de Saint-Denis, Bertrand de Boisvilliers et ses complices ont été placé en détention provisoire avec un mandat de dépôt d’un an. Ils ont 10 jours pour faire appel.
"La détention provisoire a été ordonnée pour les besoins de l’enquête. Mon client a accueilli cette nouvelle comme il le pouvait. Maintenant nous devons démontrer dans le cadre de cette procédure sa participation ou pas pour cette affaire. C’est une instruction criminelle qui va durer 18 mois, nous allons regarder ce dossier attentivement pour vérifier la participation supposée de mon client dans ce trafic. La décision a été prise par le magistrat, à ce stade j’estime que nous n’avons pas les éléments pour contester cette décision devant la cour d’Appel", explique Me Jean Christophe Molière, avocat de l’un des prévenus.
Le jeudi 4 mars, Bertrand De Boisvilliers, Directeur de cabinet de la mairie de Sainte-Suzanne ainsi qu’un complice présumé, ont été interpellés et placés en garde à vue à la caserne de La Redoute dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants.
C’est l’interception, que nous vous révélions sur Antenne Réunion, en novembre 2024, par les autorités mauriciennes d’un speed boat chargé de 100 kilos de cannabis d’une valeur 2 millions d’euros) et de plusieurs armes, qui mettent les enquêteurs réunionnais sur la piste de ce vaste trafic international de zamal impliquant Bertrand De Boisvilliers.
L’exploitation des vidéos de surveillance du port de Sainte-Marie, montre, la nuit du 3 au 4 novembre, le directeur de cabinet de la ville de Saint-Suzanne en train de charger son bateau, l’Abysse, d’une cargaison de zamal. Avec plusieurs complices, il prend ensuite le large, en pleine nuit, direction Maurice mais s’arrête dans une zone grise, où personne ne navigue, en haute mer pour livrer la marchandise à 3 mauriciens dans un speed boat. Ces derniers seront arrêtés à Maurice.
Bertrand De Boisvilliers apparait rapidement comme le transporteur de la marchandise. L’un de ses complices, agent contractuel du Conseil régional, dont le train de vie et les nombreux voyages, interpellent ; il serait le collecteur de zamal, auprès de petits producteurs locaux. Marchandises qu’il stocke ensuite au domicile de son frère. C’est sa belle-sœur qui se charge d’aller récupérer l’argent auprès des mauriciens avant d’organiser le transport vers l’île sœur.
Lorsque l’affaire éclate, après l’arrestation des 3 mauriciens, Bertrand De Boisvilliers sent le vent tourner. Il exerce alors des pressions sur le personnel du port de Sainte-Marie, pour supprimer les images l’incriminant.
Sous surveillance par les forces de l’ordre depuis cette escapade de nuit, en novembre, Bertrand de Boisvilliers, bien connu pour sa passion pour la pêche de loisirs, est pris en flagrant délit dans la nuit de jeudi à vendredi, avec un complice, alors qu’il s’apprête à une nouvelle traversée pour livrer des stupéfiants.