Le procès historique des attentats commis le 13 novembre 2015 débute ce mercredi à Paris et s’étendra sur neuf mois. Les frères Clain figurent parmi les 20 accusés. Supposés morts, Fabien et Jean-Michel Clain seront jugés par défaut.
Le procès à la cour d’assises des attentats du 13 novembre 2015 est historique et hors norme. Il va durer 9 mois, avec 1 775 parties civiles et 330 avocats. Une salle d’audience a spécialement été construite pour l’occasion dans l’ancien Palais de justice de Paris.
Ce soir-là, ce sont huit attaques quasi-simultanées qui sont perpétrées à Paris et à Saint-Denis, faisant 130 victimes et plusieurs centaines de blessés.
Une première attaque a lieu à Saint-Denis, à proximité du Stade de France, où se joue un match amical de football auquel assiste le chef de l’État, François Hollande, qui est sera entendu comme témoin lors du procès. D’autres attaques se suivent à Paris. Les djihadistes ouvrent le feu dans plusieurs rues des 10e et 11e arrondissements, où trois individus fusillent à l’arme de guerre les terrasses de cafés et de restaurants.
Une autre attaque se déroule dans la salle de spectacle du Bataclan, toujours dans le 11e arrondissement, où joue le groupe de rock américain Eagles of Death Metal. Ce sont près de 1 500 personnes qui assistent au concert.
Ces actes sont revendiqués par l’organisation terroriste État islamique (Daesh). La nuit des attentats, le président de la République déclare qu’il s’agit d’"un acte de guerre commis par une armée terroriste, Daesh" .
Après plusieurs mois de fuite, Salah Abdeslam, le seul survivant des djihadistes responsables de ces attaques, est capturé en Belgique le 18 mars 2016. Ce mercredi, il n’est pas le seul dans le box des accusés. À ses côtés, se tiennent 13 co-accusés, 10 sont dans le box et trois sont restés libres. Six autres individus seront jugés par défaut.
Parmi les derniers accusés figurent les deux djihadistes d’origine réunionnaise, Fabien et Jean-Michel Clain.
Les investigations ont mené à la découverte d’un lien entre les frères réunionnais Fabien et Jean-Michel Clain et les commandos de Paris.
Les deux frères auraient débuté leurs carrières de djihadistes à Toulouse, avant de rejoindre la Syrie en 2014.
Au lendemain du 13 novembre, Fabien Clain, nommé la voix de Daesh est accusé d’avoir enregistré le message de revendication de Daesh des attaques. Outre le fait d’être propagandistes, les deux frères auraient participé à la préparation de ces attentats, les plus meurtriers de l’histoire de France.
La revendication mentionne une attaque qui aurait dû se produire dans le 17e arrondissement de Paris. Si celle-ci n’a finalement jamais eu lieu, cela révèle toutefois que les frères Clain auraient bien eu connaissance du projet "en amont".
Le 20 février 2019, Fabien Clain aurait été tué, à Baghouz dans l’Est de la Syrie par une frappe aérienne de la coalition internationale. Son frère Jean-Michel Clain aurait, lui, été grièvement blessé. Ce dernier aurait lui été tué deux jours après la mort de son frère. "Le jihadiste français Jean-Michel Clain aurait été tué en Syrie en février, deux jours après la mort de son frère Fabien dans une frappe de la coalition", affirmait au mois de mars 2019, sa femme à l’AFP.
Tous deux supposés morts, ils seront jugés par défaut, comme quatre autres accusés. Ils sont accusés d’avoir apporté une aide et un soutien logistique aux djihadistes, comme le transport des armes ou l’accompagnement des terroristes dans des planques en Belgique, avant les attentats, et encourent la perpétuité. Le verdict devrait être rendu fin mai 2022.
Attentat du 13-Novembre : François Molins revient sur cette nuit effroyable
Le procès des attentats du 13 novembre débutera ce mercredi 8 septembre
Attentat du 13 novembre : le parquet veut juger les frères Clain