Véritable coup de théâtre à la cour d’Assises de Saint-Denis hier soir. Pierrot Jean-Jacky Hoareau, accusé d’avoir tué sa femme en 2010, a été reconnu coupable par les jurés, mais pas pénalement responsable au moment des faits. La famille de la victime a laissé exploser sa colère à l’annonce de ce verdict.
Coupable, mais pas responsable. C’est le verdict rendu hier par la cour d’Assises dans le procès de Pierrot Jean-Jacky Hoareau. Cet homme de 35 ans était poursuivi pour le meurtre de sa femme, Marie-Béatrice tuée de plusieurs coups de couteau en mai 2010. (cf. Linfo.re Assises : "j’ai tué ma femme pour rien").
Les experts psychologues qui se sont succédés à la barre et ils ont tenté de dresser le profil psychologique Pierrot Jean-Jacky Hoareau. La personnalité du Saint-Leusien aurait changé en 2008. L’homme apprend cette année-là qu’il est atteint d’une tumeur au cerveau. Il a tenté hier d’expliquer son geste. S’il reconnaît avoir poignardé sa femme, il n’arrive pourtant pas à expliquer cet acte, "je l’ai tué pour rien, je ne sais pas pourquoi", avoue-t-il.
Lors des ces réquisitions, l’avocat général avait requis 15 ans de prison à son encontre assortie de 7 ans de suivi socio-judiciaire. Mais les jurés en ont décidé autrement. Pierrot Jean-Jacky Hoareau a été reconnu coupable mais il a été déclaré pénalement irresponsable au moment des faits. Caroline Bobtcheff, avocate de Pierrot Jean-Jacky Hoareau ajoute que "je pense effectivement qu’il y aura une obligation de soins, je ne sais pas encore comment cela va se mettre en place". C’est selon elle "indispensable" et il est "acquitté aujourd’hui".
A l’annonce de ce verdict, c’est la consternation pour les membres de la famille de Marie-Béatrice. Stupeur qui a laissé place immédiatement à la colère. "Non, il n’est pas fou !", déclare un proche de la victime. Les membres de la famille ont laissé éclaté leur indignation. Ils crient à l’injustice. La partie civile ne peut faire appel de cette décision. "Il n’y a pas de recours possible, il n’y a pas d’hospitalisation, il n’y a pas de suivi de ce monsieur qui va se retrouver avec ses démons à l’extérieur avec une possibilité de récidive car il y a un caractère dangereux qui a été soulevé", déclare Brigitte Hoarau, avocate de la partie civile.
Le Parquet a dix jours pour faire appel de cette décision.