Un retraité de l’ancienne centrale EDF du Port attaque son ex employeur au titre de "préjudice d’anxiété". L’ancien employé accuse l’entreprise de l’avoir exposé à l’amiante sur son lieu de travail.
Yves Hoareau, en charge de l’entretien des groupes électrogènes de l’ancienne centrale du Port, a travaillé parmi des produits amiantés pendant de nombreuses années. Il s’estime aujourd’hui dans un état d’anxiété, face à la dangerosité des matériaux auxquels il a été exposé. "On vit avec une épée de Damoclès au dessus de la tête", affirme t-il. Et pour cause, l’ancien employé voit ses collègues souffrant de maladies graves. Il réclame la reconnaissance d’une pathologie psychologique, pour laquelle il demande réparation : "J’aimerai pouvoir me faire suivre, me faire soigner".
Ce recours déposé auprès du conseil de prud’hommes est sans précédent à La Réunion, "mais il y a de nombreux cas de ce type en métropole", affirme l’agent. Il savait que l’amiante était présent sur le site mais pointe du doigt le manque de protection. "Les procédures existent, les équipements individuels de protection existaient. On aurait du être protégé ! Au lieu de ça, on a baigné dans l’amiante", précise-t-il.
L’état d’anxiété dans lequel se retrouvent les salariés qui ont travaillé au contact de produits dangereux est un contentieux qui existe déjà en métropole explique l’avocate Caroline Chanemenghime, qui représente Yves Hoareau : "La cour de cassation a reconnu ce préjudice d’anxiété, pour des personnes qui ignorent si elles déclareront ou non une maladie, mais dont on est sûrs qu’elles ont été exposées. Et qui font donc face à un important coefficient de risque."
EDF a été assigné devant le conseil de prud’hommes afin que les dirigeants de l’entreprise reconnaissent leur responsabilité en tant qu’employeur. Le procès a été reporté ce jour "afin qu’il y’ait un débat qui se fasse contradictoirement. Cela permettra dans quelques mois que le conseil des prud’hommes bénéficie d’un dossier parfaitement étayé de part et d’autre" précise l’avocate.
L’affaire devrait être plaidée le 28 août prochain.