Une employée de la Poste a récemment porté plainte à l’encontre d’un médecin du travail. En 2017, au cours d’une consultation, l’homme l’aurait agressé sexuellement. Anonymement, la dame a accepté de se remémorer ce moment difficile.
Les faits se seraient déroulés en mars 2017, alors que l’employée avait été convoquée en médecine du travail pour la Poste. C’est au cours de cette consultation que le médecin aurait procédé à l’agression sexuelle.
"J’ai enlevé mon gilet de travail, comme demandé, et je suis montée sur la table de consultation. Il s’est approché de moi avec son stéthoscope. Arrivé au niveau de ma poitrine, il a passé sa main dans mon t-shirt qui était au ras du cou. J’étais inconfortable, il était en train de me pétrir les seins. Avec une main, il est descendu au niveau de mon sexe et l’a touché. Et moi, j’étais en pleurs et c’est là qu’il a arrêté", raconte l’employée.
Plus tard, alors qu’elle lui aurait parlé de ce qui s’est passé, en présence de la secrétaire du médecin, ce dernier aurait nié les faits.
Il s’agissait de sa seconde consultation auprès du médecin. Lors de sa première visite, il n’avait pas eu de gestes déplacés, selon l’employée, mais il lui aurait demandé de devenir son amie, ce qu’elle aurait refusé.
Année après année, la dame a été contrainte de consulter ce même médecin du travail, auteur de l’agression dont elle l’accuse. "Personne ne me croyait, pas même mon médecin traitant. Il m’a dit d’arrêter d’être paranoïaque", dit-elle.
C’est après avoir rapporté les faits auprès d’un médecin légiste que la mère de famille a réalisé que ce fait, qu’elle considérait comme du harcèlement sexuel, pouvait être qualifié d’agression sexuelle.
Finalement, cinq ans plus tard, sous les conseils du médecin légiste, elle décide de porter plainte afin d’entamer sa guérison. Une enquête a donc été ouverte.
L’agresseur présumé avait déjà été sanctionné par le Conseil de l’ordre des médecins, en 2019, suite à des accusations de harcèlement moral. Aujourd’hui, l’homme est toujours en service à la Poste de Saint-Denis, ce qui a poussé la Fédération Sud PTT à saisir le siège de la société.
"Aujourd’hui, i fo ke La Poste Réunion i réagit. On ne peut pas laisser une personne comme ça exercer et continuer de consulter les agents de La Poste", réagit Samuel Moutama, secrétaire adjoint du syndicat SUD PTT.
La Poste de La Réunion fait savoir qu’elle a été informée des faits reprochés au médecin du travail et qu’elle prend toutes les mesures qui s’imposent pour protéger ses collaborateurs.
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