Le 26 janvier dernier, Jean-Marie Virapoullé a été agressé par l’un des patients qu’il soignait depuis 12 années. Un patient qui était aussi l’un de ses nervis. Ce mardi, le tribunal correctionnel a condamné Olivier G. à une peine de six mois assortis du sursis probatoire.
Deux versions se sont opposées, ce mardi, au tribunal correctionnel. Le prévenu, Olivier G., n’est pas à l’aise. Le quadragénaire n’est pas toujours cohérent dans ses explications. "Jean-Marie Virapoullé m’a agressé physiquement et verbalement", précise l’ancien pratiquant de boxe anglaise et président du club de boxe de Saint-André.
Pour défendre sa version, il s’appuie sur les photos prises par les policiers. Les objets renversés auraient été remis à leur place et la présence de traces de sang près du bureau serait en contradiction avec la version de la victime. Des arguments pas assez convaincants pour le parquet. "Ce qui est clair, c’est qu’il est seul avec lui dans le cabinet et qu’il est responsable de 45 jours d’ITT", souligne la procureure à l’audience, Bérengère Prud’homme.
La défense représentée par Me Lépoldine Settama soutient qu’il existe "des éléments en faveur de son client" et insiste sur "les 30 années de militantisme" du prévenu envers le candidat malheureux aux élections municpales de Saint-André en 2020.
Avant d’entrer dans les débats, la robe noire s’était offusquée que certaines pièces apportées par la partie civile avaient été récupérées "en violation de la loi". Le jour de l’agression, l’agresseur présumé, souffrant de troubles psychologiques, n’avait pas pris son traitement. L’expert psychiatre précise que le prévenu souffre "de troubles du spectre psychotique" avec "un sentiment de persécution".
Ce 26 janvier 2021, en fin de matinée, Jean-Marie Virappoullé soutient avoir reçu trois coups de poing. Il a le visage tuméfié. Son bras droit est cassé. Le médecin devra subir une opération chirurgicale et porte toujours une plaque dans l’avant-bras. "Il affabule. Il est approximatif dans ses propos", avance la victime, à la barre du tribunal correctionnel. Son avocat, Me Jean-Jacques Morel qualifie la version de l’agresseur d’"abracadabrantesque".
Le médecin rappelle qu’ils se connaissent depuis 20 ans. "J’ai toujours essayé de le soutenir du mieux que j’ai pu et là je deviens la victime. En le raccompagnant, à la sortie, il me frappe violement à trois reprises, soutient Jean-Marie Virapoullé. Cet homme croit qu’il est surpuissant avec ses poings. Si je ne m’étais pas enfui, je ne sais pas si je serais encore là".
La raison évoquée pour cette agression, même si elle n’est pas clairement établie, serait liée à une demande d’emploi. "Durant 30 ans, mon père a tenu le bureau de vote de Jean-Marie Virapoullé. Aujourd’hui, il est malade et vit avec 380 € par mois. C’est une injustice, précise Olivier G.. Moi j’ai assuré le service de sécurité de Mr. Virapoullé. J’ai appris que deux personnes au RSA avaient trouvé un emploi grâce à Jean-Marie Virapoullé. Moi aussi j’en cherchais mais n’en ai pas eu. J’ai subi une injustice et j’ai pété un câble".
Après avoir délibéré, le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions. Olivier G., au casier judiciaire vierge jusqu’à aujourd’hui, a été condamné à une peine de six mois assortis du sursis probatoire. Il aura l’interdiction de paraître au domicile de la victime ou d’entrer en contact avec elle et devra se soigner.