Ce mardi 9 novembre, Erwan, un lycéen de 18 ans, s’est fait agresser par plusieurs jeunes à coups de béquille. Ses parents, qui lui sont venus en aide, ont été caillassés. Deux des agresseurs ont été interpellés et placés en garde à vue 3 individus, un majeur et deux mineurs qui, à l’issue de gardes à vue prolongées, seront présentés au parquet ce vendredi à 10heures.
Depuis mardi soir, des vidéos présentant une agression violente circulent sur les réseaux sociaux. Sur celles-ci, on peut voir Erwan, un jeune homme de 18 ans, se faire agresser par plusieurs jeunes sur un parking au Champ Fleuri. On y voit également ces derniers lancer des projectiles. Selon nos informations, deux jeunes hommes, un jeune majeur et un mineur ont été interpellés et placés en garde à vue.
"Pour faire suite à l’agression violente subie le 9 novembre dernier en fin d’après-midi par un jeune majeur et ses parents, l’enquête extrêmement rapide menée par les policiers du groupe des atteintes aux personnes de la sûreté départementale a permis d’identifier et interpeller 3 individus, un majeur et deux mineurs qui, à l’issue de gardes à vue prolongées, seront présentés au parquet ce jour à 10heures.
Pour mémoire les victimes avaient été frappées à coup de béquille, au sol pour l’une d’entre elles sur qui les auteurs s’étaient particulièrement acharnés et avaient fait l’objet de jets de galets.
Au vu de la particulière gravité des faits, des moyens conséquents ont été déployés afin de solutionner au plus vite cette enquête et éviter toute réitération des faits.
Tous trois ont reconnu leur participation active à ce déferlement de violence, le justifiant comme une réaction de vengeance suite à une altercation dans un bus scolaire quelques jours auparavant.
Dans un contexte difficile, la mobilisation de la police nationale à La Réunion demeure pleine et entière aussi dans le cadre de la lutte contre les atteintes aux personnes."
Selon la mère du jeune Erwan, ce n’était pas la première fois que ces mêmes jeunes s’en prenaient à son fils. " Mon garçon lavé été agressé une première fois le 26 octobre par deux de ces individus. " En effet, le 26 octobre, alors qu’il se trouvait dans le bus scolaire sur le trajet du retour, à la sortie du lycée, deux de ces futurs agresseurs, scolarisés dans le même lycée que lui selon sa mère, s’en sont pris à un autre élève porteur de handicaps. Erwan est alors intervenu, devenant ainsi la nouvelle cible de ces jeunes hommes. " Mi trouve ke mon garçon lé courageux parske li té koné un attroupement té peu retombe su li après ça. "
La mère d’Erwan décrit l’agression de mardi comme une « revanche » car, depuis le 26 octobre, les parents d’Erwan l’accompagnaient à l’entrée et à la sortie du lycée, pour éviter que l’on s’en prenne à lui de nouveau. Ce mardi, comme ses parents étaient absents et que "la voie était libre", les jeunes hommes n’ont pas hésité à attaquer Erwan.
Plusieurs individus ont frappé Erwan à coups de pied, de béquille et d’une ceinture au bout de laquelle un cadenas avait été accroché. Le jeune homme s’en sort avec une dent cassée, les lèvres fendues, des plaies au visage et des hématomes sur le corps.
Erwan n’est pas le seul à sortir de cette agression en mauvais état. Son père, qui a accouru dès qu’il a reçu l’appel de son fils, a reçu plusieurs galets, lui causant un genou enflé et une blessure à la tête qui lui a valu plusieurs points de suture. La mère d’Erwan aussi a été caillassée par des galets de tailles imposantes.
Les parents d’Erwan sont déterminés à ce que ces jeunes paient ce qu’ils ont fait à leur fils. "Nou laiss les enquêteurs fé zot boulot, pran le temps ki faut, nou lâchera pas." Ils ont porté plainte et ont contacté les médias, mais aussi les politiciens pour agir dans cette affaire, dont le député Jean-Hugues Ratenon. Ils bénéficient également du soutien de leurs familles, de leurs amis, mais aussi d’étrangers qui ont pu voir les vidéos. Selon la mère d’Erwan, le jeune homme s’en sort psychologiquement, notamment grâce au soutien de sa famille.
Selon la mère d’Erwan, un ami des agresseurs a contacté son fils dans l’intention de discuter. En effet, selon nos sources, deux de ses agresseurs, un jeune majeur et un mineur, sont en garde à vue.