Deuxième jour à la cour d’assises du procès à huis clos de Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel, les deux têtes pensantes de la secte Cœur douloureux et Immaculé de Marie. Deuxième jour d’attente interminable pour les journalistes refoulés à l’extérieur de la salle d’audience. Et pour cause. Le procès a été décidé à huis clos complet par l’avocat de la partie civile Me Sandrin.
Hier, même les deux hommes, accusés de viols sur deux mineurs de 12 et 17 ans, ont refusé d’assister à leur procès, préférant rester dans leur cellule sur un banc en béton froid dans les sous-sols de la cour d’appel, avec pour seul compagnie un sandwich, un fruit et une compote.
Le procès se déroule sans la présence du public et de la presse. Pas même un chat n’oserait se frotter aux policiers postés devant les entrées. Les portes sont restées closes hier et le resteront jusqu’à vendredi, dernier jour de ce procès impliquant deux hommes, Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel, dont les agissements ont pourtant défrayé la chronique sur l’île depuis quelques années maintenant.
Dans ces conditions, inutile de préciser que ce procès est sans saveur, sans éclat, sans personne. Pas d’accusés face au juge Carrue, face aux victimes, face aux jurés. Une salle d’audience quasiment vidée dans laquelle seules les personnes concernées par cette affaire de viols ont eu le droit et le devoir d’y assister. L’ambiance est plutôt tristounette.
Seul véritable mouvement, les allers et retours d’un huissier de justice mandaté, contraint à chaque suspension d’audience de rapporter aux deux accusés ce qui se trame en leur absence.
C’est ainsi qu’hier, l’huissier a fait remonter à Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel que les deux premiers témoins avaient confirmé les faits dont ils sont accusés. Un gendarme chargé de l’enquête et la psychologue scolaire à laquelle la jeune victime s’était confiée.
Même allées et venues ce matin pour l’huissier de justice. Pour rapporter les témoignages de la deuxième victime et des experts. Et pendant que l’huissier de justice se fera les jambes dans les escaliers qui mènent aux cellules des deux prévenus, les journalistes continueront d’attendre, d’attendre encore dans le hall de la cour d’appel.
L’ambiance habituelle des procès aux assises n’y est pas. Cela sent l’ennui. Pas âme qui vive hormis les journalistes assis dans le hall attendant une suspension d’audience tout en croisant les doigts pour qu’un avocat de la défense ou de la partie civile daigne leur dire quelques mots sur ce qui se passe à l’intérieur de la salle d’audience. Le hall de la cour d’appel s’est transformé en immense salle d’attente dans laquelle d’où ne sort aucun bruit, d’où ne filtre aucune information.