Ce mardi, c’est au tour de Cédric B. d’être interrogé par la Cour en ce deuxième jour de procès dans l’affaire Elianna. Comme pour Pascaline, la présidente souhaite en savoir plus sur la relation qu’ils entretenaient tous les deux. Cédric.B revient lui aussi sur le jour de la mort de la petite Elianna, avec sa version des faits.
Le ti-père d’Élianna commence son récit ce mardi à la barre.
Dans le courant du mois de février, après avoir repris contact sur les réseaux sociaux avec Pascaline, Cédric B. décide d’aller passer du temps dans son logement.
Pourquoi ? Car l’homme cachait dans son ex-domicile des armes à feu. Sauf qu’il vivait avec l’un de ses tontons, et ce dernier en avait marre que Cédric traîne des pistolets avec lui. Sur ce motif, il déménage donc chez Pascaline, chemin Robert à Saint-André.
" Vous le dites à tout le monde que vous avez des armes à feu ? " demande la présidente à l’accusé, en montrant des photos de lui sur Facebook avec les fameuses armes. "Je ne l’ai jamais caché, ça madame" répond le principal concerné.
Pour subvenir à ses besoins financiers, Cédric B. indique à la Cour qu’il s’occupait d’un petit trafic de cannabis. Argent qui, selon les dires de l’accusé, permettait aussi de subvenir aux besoins de Pascaline et ses enfants.
La Cour évoque aussi la violence dont faisait preuve Cédric à l’égard de Pascaline. Notamment, un épisode, où après une soirée entre voisins, il l’aurait frappé deux fois au visage.
Selon lui, elle n’avait rien à faire avec le voisin dans la cuisine. "Vous pensez qu’elle a mérité ces gifles " demande alors la présidente.
"D’un côté non... Mais d’un autre côté oui. J’ai pété un câble quand je l’ai vu dans la cuisine avec le voisin du dessus, elle n’a pas à faire ça." Répond alors Cédric.
Le prévenu continue son récit. Très vite, il révèle qu’il s’impliquait "un peu beaucoup" dans l’éducation des deux enfants de Pascaline. "Y’avait pas à manger la case", lance Cédric à la présidente.
La mère souligne que l’accusé s’occupait effectivement d’Elianna et de son petit frère. Il les gardait par moment, allant même faire des courses pour eux.
Cédric indique avoir également posé des planches dans la cour, pour éviter que les enfants ne sortent jouer trop près de la route.
" Je n’ai jamais manqué de respect à ses enfants".
"Vous étiez attentif à la sécurité de la petite [Elianna] ?" demande la présidente au ti-père. "... Oui, un peu" répond finalement Cédric, après une très longue hésitation.
Enfin, la présidente aborde la journée du 28 mars.
La version qu’il donne colle plus ou moins avec la version des faits donnée par la Cour et les témoins.
Cédric affirme en revanche ne pas être allé dans la chambre d’Elianna quand Pascaline était absente.
"J’étais à la porte du salon quand madame est redescendue." Il indique que la petite fille était endormie à ce moment-là.
"Qui a donc porté ce coup à Elianna ? "
Or, la présidente affirme qu’Elianna ne pouvait pas dormir à ce moment-là "à cause des blessures internes qu’elle a subi, comme l’a démontré l’expert médical".
Vient alors la question fatidique : "Qui a donc porté ce coup à Elianna ? " Demande la présidente. "Je ne sais pas." répond Cédric.
"Pourtant, vous étiez seul avec elle avant le drame. C’est le Saint Esprit qui a fait ça ?" conclut la présidente.
Ensuite, Cédric va affirmer : " C’est elle [ Pascaline]qui a porté le coup. J’ai affronté 3 ans de détention à cause de ses erreurs. [...] Si elle avait autant peur de moi, pourquoi est- elle venue avec moi chez mon père après notre première garde à vue ?".
Il indique même qu’ils ont eu une relation sexuelle après leur première garde à vue.
Les avocats de la partie civile pointent là-aussi des incohérences dans les propos de Cédric.
Tout comme l’avocat de Pascaline, qui revient notamment sur l’épisode de la sieste. "Dans votre première audition, vous indiquez qu’Elianna part toute seule se coucher. Là, vous affirmer le contraire, en indiquant que c’est ma cliente qui s’en charge."
Cédric, lui, continue de maintenir sa version des faits.
Cet après-midi, la Cour doit établir le profil des deux accusés.
Lucas Candessoussens
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