Ce deuxième jour de procès s’ouvre sur le témoignage de Pascaline.G : mère biologique d’Elianna. Elle présente sa version des faits devant la Cour, revient sur sa relation avec Cédric.B et le jour du drame, livrant sa version des faits.
D’abord, la présidente l’interroge sur sa relation avec Cédric.B. Ils auraient été amis d’enfance, et se sont recontactés via les réseaux sociaux.
Vers février 2018, l’homme vient s’installer chez elle. "Pourquoi ? " lui demande la présidente, "Parce que sinon, il n’a pas de logement" répond simplement Pascaline d’un ton neutre.
Au début, la prévenue évoque leurs premières semaines de relations à deux. "Tout était beau, tout était rose", confie Pascaline, puis Cédric se sentant de plus en plus à l’aise, prend confiance.
"Il commençait ensuite à se montrer violent avec moi, et à parler de manière agressive à Elianna". Selon la prévenue, Cédric décrivait la petite fille comme "jalouse et capricieuse". L’homme forcerait Elianna à aller sur le pot, et l’enfermerait dans sa chambre quand elle ne voulait pas.
Dans sa première audition, Pascaline va parler d’une gifle qu’elle a reçue qui serait "partie toute seule" selon ses mots. Mais aujourd’hui, à la barre, elle affirme avoir été frappée au moins deux fois.
Quant à la consommation d’alcool et de stupéfiants, Pascaline dira qu’elle boit deux à trois bières quand les enfants sont couchés. Elle décrit par contre Cédric comme quelqu’un qui fume du zamal régulièrement, et boit aussi de l’alcool.
"Est-il violent à cause de cette consommation de zamal ? " interroge la présidente. "Non, il peut être violent sans en prendre" répond Pascaline.
Mais alors, pourquoi la mère d’Elianna est-elle restée avec un homme qui serait violent ?
À ceci, Pascaline déclare qu’elle n’avait pas le choix "J’étais sous la menace... Si je le quittais, il se retrouvait sans logement." Selon les propos de la mère, elle a appris le passif violent de Cédric au moment de sa garde à vue.
L’accusée aborde alors le jour fatidique du 28 mars.
Au début, elle décrit une journée normale. Le matin, elle faisait le ménage, et a appelé un voisin pour garder les enfants.
Après la visite de l’assistante sociale à 12h55, un vendeur de meubles se présente au domicile. Pascaline, qui avait commandé des meubles, annule son achat, mais va tout de même présenter le vendeur à ses voisins du dessus.
Selon sa version, elle serait restée avec le vendeur et son voisin du haut pendant près de 10 minutes. À son retour, elle aurait trouvé Cédric B. dans la chambre d’Élianna, qui était partie faire une sieste.
"Il était choqué que je le trouve dans la chambre" décrit Pascaline, qui commence alors à pleurer "On le voyait à son visage". Le ti-père l’aurait alors prise par le bras, et lui aurait dit qu’Elianna faisait "juste un caprice" et que Pascaline "ne devait pas s’en occuper, et fermer sa gueule".
Les deux se retrouvent alors dans le salon, Cédric se dirige vers la chambre, et le drame survient alors. Elianna se serait levée, se dirigeant vers Cédric, et aurait commencé à s’effondrer.
Inquiète, Pascaline se serait levée pour récupérer sa fille, et avec l’aide de Cédric, l’aurait emmené sur le canapé. Toujours selon Pascaline, Cédric serait alors allé se rouler un joint, alors qu’elle tentait de comprendre ce qui arrivait à sa fille.
Voulant la ramener dans sa chambre, Pascaline la transporte là-bas. Les voisins arrivent, les secours sont prévenus, et finalement, Elianna décède.
Après le témoignage de la mère d’Élianna, les questions se succèdent. D’abord, la présidente de la Cour pointe du doigt les deux versions données par Pascaline. "Pourquoi avoir changé de version entre deux auditions ? " . "Monsieur B. était dans ma tête. Il m’a forcé à dire ça. Mais aujourd’hui, je veux dire la vérité pour ma fille."
Des incohérences apparaissent au fur et à mesure. Par exemple, la présidente souligne que Pascaline est la seule à dire que Cédric se roule un joint après l’effondrement d’Elianna.
Les autres témoins indiquent que Cédric serait au contraire impliqué dans le sauvetage de la petite fille.
Pendant l’interrogatoire houleux de la partie civile, Pascaline préfère ne pas répondre au Bâtonnier Georges André Hoareau (avocat de la tante paternelle d’Elianna).
Tout le long de l’audition, les avocats de la partie civile vont mettre à mal la version de la mère.
L’avocat de la défense, Maître Navarro, va mettre en avant le rôle de mère dont a fait preuve Pascaline, et son état mental pendant la mort de sa fille.
Il évoque aussi la pression psychologique et physique subie par sa cliente.
Ce mardi, Cédric.B, le ti-père d’Élianna, doit lui aussi être entendu à son tour.
Lucas Candessoussens