DR- famille Idriss Rangassamy
Idriss Rangassamy, 45 ans, est décédé ce dimanche 18 août à la suite d’un cancer. Secrétaire départemental d’Alliance Police 974, il s’est battu pour défendre les intérêts des policiers réunionnais. Ses obsèques ont eu lieu ce mardi et sa femme, Adèle, lui rend un dernier hommage pour LINFO.re.
Hommage d’Adèle à Idriss, son mari :
Idriss je t’ai connu lorsque tu commençais un premier combat : la mutation des policiers en métropole. D’ailleurs tu avais écris un texte sur réunionnais du monde : « la vie d’un policier réunionnais en métropole ». Ce combat tu l’as mené pour la reconnaissance des Centres Intérêts Moraux et Matériels (CIMM) dans la mutation vers les départements d’outre mer.
Ton acharnement, ta détermination ont permis la création du collectif GPX 974 fédérant des centaines de fonctionnaires ultramarins. Tu avais conscience de l’importance du travail collectif et des politiques. Vous avez rencontré un certain nombre de politiques et les CIMM ont pu être mis dans la loi égalité des chances de Mme Bareigts.
Le retour des fonctionnaires ultramarins facilités, tu as continué ton combat sur ta terre natale, aidant cette fois par ta fonction de représentant syndicale de nombreux collègues à rentrer travailler sur leur ile mais pas seulement. Tu étais là pour eux en sillonnant les commissariats de l’ile pour régler des problèmes matériels et autres… Toujours au bout du fil, tu étais près à quitter ton domicile, ta famille, à chaque fois qu’il se passait quelque chose touchant tes collègues, pour être là avec eux et les soutenir.
En 10 ans tu as fait de ton syndicat ALLIANCE POLICE NATIONALE le syndicat majoritaire à la Réunion. Cette année tu me disais que tu voulais encore contribuer, qu’il te fallait agir contre la suppression de l’ITR, l’injustice de l’absence de mesure compensatoire pour la Réunion. Tu as réussi en étant sur ton lit d’hôpital en quelques jours à rassembler près de 300 personnes à la salle Candin le 8 mai dernier pour parler de ce sujet.
Il y avait d’autres sujets pour lesquels tu voulais changer les choses, la mise en place d’une Police aux frontières à la Rivière des Galets afin d’éviter l’entrée de drogues sur l’ile. Tu voulais que notre fils, que les enfants d’aujourd’hui et de demain ne grandissent pas dans une société où les drogues peuvent circuler facilement.
Tu me disais que tu voulais contribuer à la construction d’une société meilleure. Tu étais pour moi un soutien indéniable lors de mes premières années en tant qu’enseignante en métropole, en Seine Saint Denis où on a travaillé tous les deux. Ensemble on a pu découvrir de belles choses. Malgré nos différences, nous avons pu construire une famille.
Tu aimais les voyages, tu aimais rouler et traverser des paysages différents. Tu me disais que t’aurais aimé louer un jour un camping-car… Tu aimais l’Olympique de Marseille et tu étais près à taquiner tes cousins, tes collègues et amis au lendemain des victoires de ce club. Tu aimais faire la fête, faire des blagues, rigoler. Tu aimais ta famille, tu nous aimais, Antoine et moi, tu aimais ta mère, ton père, tes frères, tes neveux, tes nièces, tes filleuls, tes tontons, taties, cousins et cousines, la famille RITOU et RANGASSAMY SETTAMA ; Tu aimais également ta belle famille BOYER et SAUTRON que tu avais appris au fil du temps à connaitre.
Tu aimais tes amis et tu en avais beaucoup. Tu étais ouvert aux autres, près à découvrir et faire découvrir ta culture.
Tu étais un combattant, un guerrier face à ce cancer rare qu’on appelle LIPOSARCOME. Tu as subi tant d’épreuves : chimiothérapie, radiothérapie, diverses chirurgies. A chaque fois tu te relevais, ta famille ta force, ton travail, ta thérapie pour tenir.
J’ai eu des témoignages de sympathie de tellement de personnes à la Réunion, en métropole et ailleurs. Nous remercions toutes nos familles, nos amis, les politiques, ta hiérarchie, tes collègues et nombres d’inconnus nous ayant témoigné leur compassion. Tu disais toujours : Nou tiembo, nou largue pas.
Idriss je t’aime, Antoine t’aime, nous t’aimons tous.