Une nouvelle affaire de violences conjugales est jugée au tribunal correctionnel de Saint-Denis, ce jeudi 17 novembre. La victime est âgée de 18 ans lorsqu’elle prend les premiers coups de son conjoint de 25 ans. C’est au bout de trois ans, après une scène de violence de trop que Jeanne décide de franchir la porte du commissariat.
“J’utilisais la force pour la calmer, mais ça ne marchait pas”, indique Martin, 27 ans, au tribunal ce jeudi 17 novembre. “C’est parti en freestyle”, c’est ainsi que le jeune homme explique les coups qu’il a portés à Jeanne, 22 ans, son ancienne copine.
Du 1er novembre 2018 au 31 octobre 2021, Martin a frappé Jeanne. Crise de jalousie, menaces, coups de pied, coups de poing et étranglement. C’est l’enfer vécu par la jeune adulte pendant toute sa relation. Jusqu’au jour où la jeune femme a décidé de franchir la porte du commissariat et d’aller porter plainte à cause de l’hématome de trop. Son ex-copain réfute toute violence, ou à demi mot en disant que c’était une relation violente des deux côtés.
“On a de la chance d’avoir des photos. Cela permet au tribunal de se représenter les scènes de violences”, plaide l’avocat de la victime Guillaume Motos. Il rappelle également l’âge de Jeanne lorsqu’elle prend les premiers coups : 18 ans. Aux coups s’ajoute le stress post-traumatique avec lequel la jeune femme vit suite à cette relation toxique.
La procureur rappelle “ce n’est pas en glissant que l’on se fait un hématome, mais c’est un heurt. Monsieur ne nous parle jamais des violences qu’il aurait subies de la part de Madame.” Elle requiert de la prison avec sursis.
De l’autre côté de la barre, l’avocat de Martin, maître Carlet. “C’était un couple toxique, plaide-t-il, Martin ne minimise pas les faits. Il faut tenir compte de l’évolution de la relation.”
Après délibération, le jeune homme sera condamné à de la prison avec sursis, un stage de sensibilisation aux violences conjugales, l’interdiction d’entrer en contact avec Jeanne pendant un an et 1 000 euros de dommages et intérêts.