Député MoDem de La Réunion, Thierry Robert a été condamné par la cour d’appel de Paris pour harcèlement sexuel, harcèlement moral et rupture abusive du contrat, à l’encontre de son ancienne assistante parlementaire.
Comme le révèlent nos confrères du Point, Thierry Robert, a été condamné le 15 février dernier.
La cour d’appel de Paris a reconnu coupable le député de La Réunion pour harcèlement sexuel, harcèlement moral et pour rupture abusive du contrat, vis-à-vis de son ancienne assistante parlementaire.
Le député de La Réunion doit verser d’importants dommages et intérêts à son ancienne collaboratrice : 10 000 euros pour harcèlement sexuel, 10 000 euros pour harcèlement moral, et 20 000 euros pour rupture abusive du contrat.
Les faits se passent entre le 1er septembre 2012 et le 30 octobre 2013" indique Le Point.
"Je trouve cette affaire totalement injuste, même si la justice en a décidé, comme vous le savez. Je n’ai pas envie de me cacher, même si ça m’agace au plus haut point et ça me désole de voir que cette décision a été prise.
Rappel historique.
Tout est parti du fait qu’un jour j’ai dit, lorsqu’il y avait l’affaire Cahuzac, que je touchais 90 000 euros par mois dans le cadre de mes affaires personnelles. Mes deux attachés ont changé d’attitude à mon égard, et m’ont demandé une augmentation, que j’ai refusée. Il y a eu une réunion à Paris au ministère de Bercy et mes assistants devaient rapporter un dossier. Ils ne l’ont pas fait. J’étais très mécontent. En rentrant à l’Assemblée nationale, je leur ai dit qu’à mon prochain passage à Paris, il faudra qu’on en parle. Et je suis allé prendre mon avion.
Même pas une semaine après, je reçois un courrier disant qu’ils vont porter plainte pour harcèlement moral et harcèlement sexuel, pour la fille. Je me suis rendu à Paris immédiatement. Je les ai entendus et je les ai licenciés parce que je considérais que c’était du chantage pour avoir de l’argent. Partant de là, mon avocat a appelé leur avocat qui m’a demandé 150 000 euros par personne. Chose, bien sûr, qu’on a refusée immédiatement. On a porté plainte auprès du procureur de Paris pour chantage. Le procureur a considéré qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments et il a décidé de classer l’affaire. Ils n’ont pas porté plainte au pénal, car ils savent très bien qu’au pénal il faut des preuves. Ils se sont donc contentés d’aller aux prud’hommes.
En première instance aux prud’hommes, seul le licenciement abusif a été retenu car il a été estimé qu’aucun élément ne permettait de prouver un quelconque harcèlement. J’aurais pu en rester là. J’ai décidé d’aller en appel, car j’ai considéré qu’on ne pouvait pas donner de l’argent à des gens alors que rien n’était fondé. Mon attaché parlementaire a même décidé de retirer l’élément de harcèlement moral. Mon attachée parlementaire a maintenu harcèlement moral et harcèlement sexuel, alors qu’il n’y a aucun élément dans le dossier, rien, aucun élément qui prouve qu’il y a harcèlement. Il n’y a aucun élément probant si ce ne sont les termes de harcèlement sexuel. J’ai une bande audio que j’ai enregistrée lorsque j’ai entendu mes attachés parlementaires avec mon avocat. Je lui ai demandé si elle se rendait compte que ses accusations étaient extrêmement graves. Elle ne m’a pas répondu. Ils voulaient absolument racler de l’argent.
Dans leur plaidoirie, ils ont fait allusion à ce qui se passe en Amérique avec les faits de harcèlement. Mais moi, j’ai ma conscience extrêmement tranquille. Je n’ai jamais eu une quelconque attitude qui puisse laisser entendre quoi que ce soit. Comment la justice peut condamner sans preuve ? C’est extrêmement grave. Je réfléchis à un pourvoi devant la Cour de cassation."