"Laura" livre un témoignage saisissant. Le père de son mari était résident pendant plus de 10 ans dans la pension marron accusée de maltraitance sur gramounes. "Laura" et ses proches n’ont jamais soupçonné des signes de maltraitances. Et pourtant avec le recul elle y voit plus clair.
C’est la Clinique de la Paix qui appelle Laura (prénom d’emprunt) pour l’informer de l’hospitalisation de son beau-père. "Nous n’étions pas partis là-bas pour ça. On était partis pour avoir de ses nouvelles car il était de nouveau hospitalisé. C’est là qu’on a tout appris et ça nous a fichu un coup."
Résidant depuis plus de 10 ans dans la pension marron de Saint-André, son pépé comme elle l’appelle, n’arrive toujours pas à se confier. "Il commence à parler mais quand il n’y a pas de personnel médical à côté de nous, il commence à nous dire des choses mais il se rétracte aussitôt ; je pense qu’il a peur. Il a dit que la dame le pinçait. Il a touché son épaule pour dire qu’elle avait commencé à le frapper mais qu’il avait tout arrêté."
Et pourtant, Laura sait que le gramoune a beaucoup souffert : "Ils l’ont retrouvé dans un lit, sans couverture, sans drap, avec tous ces vêtements qui étaient plein d’urine. On se sent un peu coupable aussi car on se dit comment on n’a pas pu s’en apercevoir."
Lorsqu’ils visitent le gramoune à la pension, ils ne relèvent jamais rien d’anormal. "Le cadre était agréable, c’était propre, il y avait de l’hygiène, etc. mais on ne voyait pas dans les chambres. Il y avait tout le temps du monde quand on partait le voir, il était souriant."
Aujourd’hui, Laura a pu retracer l’historique du compte bancaire de son beau-père. Chaque mois, l’intégralité de sa pension est prélevée, soit 800 euros. "Je ne sais pas ce qui motive ces personnes, peut-être l’appât du gain, l’argent facile. Ces personnes sont vieilles, vulnérables."
Laura attend désormais les suites judiciaires de l’affaire. Mais surtout que le gramoune se sente enfin en sécurité.