David Calogine évoque l’évasion spectaculaire de Juliano Verbard en 2009 : sa détention actuelle et ce que l’événement avait provoqué dans le monde pénitentiaire à La Réunion.
David Calogine est le secrétaire général adjoint de l’UFAP-UNSA. Il s’exprime au sujet de l’évasion de prison la plus marquante de l’histoire de La Réunion qui s’est produite il y a 8 ans.
Juliano Verbard s’est évadé de la prison de Domenjod le 27 avril 2009 par hélicoptère. Il a été retrouvé quelques jours plus tard. Depuis, le détenu a été transféré dans un centre de détention en métropole.
"Sa détention se passe très bien. C’est un détenu modèle sur ce qu’on me dit. Il travaille à la couture et fabrique des uniformes des personnels pénitentiaires. Il a peu de visites à part celle de la soeur de Fabrice Michel qui vient les voir au parloir assez régulièrement. Il ne sort pas en promenade. Fabrice Michel et Juliano Verbard sont en cellules mitoyennes."
"Il ne pratique plus du tout. Il a essayé de convertir d’autres détenus réunionnais mais cela n’a pas marché. Il s’est retiré et ne participe plus aux événements de messe catholique."
"Une évasion de ce type peut encore se produire. Depuis l’évasion de Juliano Verbard, rien a été fait pour contrer une évasion par hélicoptère sur cet établissement. Cela reste marqué dans l’esprit de plusieurs personnels qui étaient présents ce jour-là."
"Ils ont un souvenir assourdissant. Quand l’hélicoptère est arrivé, il y a une hésitation sur la cour basse ou haute. Ils se sont dirigés sur la mauvaise cour et se sont rabattus où se trouvaient les détenus. Il y avait énormément de poussière, les personnels n’ont pas pu tout voir."
"Il y avait un surveillant qui était en première ligne au mirador. Il a vu l’aéronef arriver sur la cour. Il a donné l’alerte. Plusieurs personnels ont voulu entrer sur la cour mais ce n’était pas la bonne solution."
"Il n’y a eu aucune avancée. Lors de la construction de cet établissement, on a demandé l’installation d’un filet anti-hélicoptère. On nous a dit qu’il n’y avait pas de détenu d’un calibre assez élevé pour se faire la belle par hélicoptère."
"Si on s’attendait à une évasion par hélicoptère, on ne s’attendait pas à un détenu du type de Juliano Verbard, on s’attendait à un braqueur ou à un voleur de grande envergure mais pas quelqu’un d’une secte."
"Dans le cas de Juliano Verbard, c’est pas l’évasion par hélicoptère qui est le plus dur. C’est la fuite qui s’en suit. Il faut une logistique puissante."