Convoqué ce jeudi matin au tribunal correctionnel de Saint-Pierre, le président de la FDSEA Frédéric Vienne était jugé pour la destruction d’un champ de canne expérimental à l’Etang-Salé en mai dernier. Trois mois avec sursis ainsi que 1 000 euros d’amende ont été requis à son encontre pour vol aggravé avec dégradation en réunion. Le délibéré sera rendu le 7 décembre.
Le 30 mai dernier, un champ expérimental de canne à sucre situé à l’Etang-Salé et appartenant à Tereos était vandalisé.
Lors de la crise canne, trois tracteurs, l’un à la suite de l’autre ont investi le champ de cannes appartenant à Tereos et l’on détruit sur près de 300 mètres carrés.
"Je n’aurai jamais pensé être au tribunal pour une action syndicale." C’est avec une certaine émotion que Frédéric Vienne, président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) Réunion sort du tribunal de Saint-Pierre.
Selon l’agriculteur, Tereos veut la mort de la FDSEA. "Je ne peux accepter aujourd’hui que Tereos ne s’en prenne qu’à moi. C’est la preuve que syndicalement ils s’affichent pour les autres syndicats. Et à aucun moment Tereos ne voudrait l’arrivée de la Fédération aux instances de l’agriculture de La Réunion".
Durant sa plaidoirie, Frédéric Hoarau, l’avocat de Frédéric Vienne, précise qu’il s’agit surtout d’une action syndicale davantage qu’un vol qui a contribué à la signature d’un accord avec les industriels. Il ne comprend pas que seule cette action fasse l’objet de poursuite. "On s’est permis de faire des rappels à la loi à d’autres personnes, et pas aux représentants syndicaux, on s’attaque directement au combat syndical. Quelles étaient les motifs des poursuites : défendre les intérêts d’un groupe économique particulier ou défendre les intérêts de la société."
Me Thierry Codet, avocat du groupe économique Ercane explique que l’important c’est le long processus lié à ces plantations expérimentales et demande plus de 30 000 euros de dédommagements.
"En l’état, j’attends la décision du tribunal du 7 décembre, je n’ai pas de déclaration à faire."
Ce jeudi 2 novembre, le président de la FDSEA était jugé pour ces faits au tribunal de Saint-Pierre.
En fin de matinée, les réquisitions sont tombées au tribunal correctionnel de Saint-Pierre. Pour vol aggravé avec dégradation en réunion, trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende ont été requis à l’encontre de Frédéric Vienne. Le délibéré sera rendu le 7 décembre.
Frédéric Vienne, soutenu ce matin par des agriculteurs, regrette l’absence des autres syndicats. Ce qui aurait pu, selon lui, montrer la force des agriculteurs.