Mardi soir, le député-maire de Saint-Leu Thierry Robert a débuté une grève de la faim à la préfecture. Un coup d’éclat après que la commission départementale ait donné un avis favorable à l’ouverture de la carrière de Bois Blanc, pour fournir le chantier de la Nouvelle route du Littoral.
"J’ai entamé une grève de la faim. Je suis un peu plus fort maintenant, peut être un peu plus faible demain, ou dans une semaine ou dans un mois. Mais j’irais jusqu’au bout."
Thierry Robert a une nouvelle fois mis hier soir ses menaces à exécution, dans la cour de la préfecture. La raison de cette colère : l’avis favorable de la commission départementale de la nature des paysages et des sites (CDNPS), dans l’exploitation d’une carrière à Bois Blanc, à Saint-Leu. Pour le député-maire ces conclusions sont inacceptables.
"Ce qui est incroyable mais vrai, c’est l’attitude des services de l’État. Ils étaient en mission commandée pour sauver le soldat SCPR. En fait, cette commission n’était que du pipeau", s’emporte le député-maire.
Afin de soutenir son action, une dizaine de militants Saint-Leusiens ont fait le déplacement. "Mi trouve tout à fait normal de venir soutenir le député-maire. Parce que le combat que li mène, c’est pas seulement un combat pour lui, mais pour la population saint-leusienne. Et c’est tout à fait normal d’être là aujourd’hui. Mi comprend sa grève de la faim, car pour moi, c’est le lobby financier, il n’y a que l’argent derrière, les humains sont laissés de côté. Il faut se battre et ne pas laisser faire ça", estime Jocelyn.
Cédric, un autre Saint-Leusien, de poursuivre : "Ma ni montre mon soutien à Thierry Robert, en tant que Saint-leusien. Et puis en tant que citoyen réunionnais tout simplement. Parce que, comme li dit li même, nou lé pas bête pour que comprendre que c’est le seul à défendre actuellement les intérêts de La Réunion. I met’ à li en danger avec cette grève de la faim, alors que c’est pas forcément son rôle de faire ça. Mais après, c’est un geste louable de faire ça pour la population. Et ou voit vraiment son engagement, pas seulement pour son ventre ou sa famille, comme d’autres".
Ce nouveau coup de force oblige la préfecture à communiquer sur le contenu des conclusions et des décisions prises dans cette affaire. Pour Thierry Robert, ce communiqué ne reflète pas les échanges.
"Zot la senti que le coup lé très chaud là, que i fo pas joué ek le feu. Ils ont écrit une conclusion qui n’a pas été du tout les mêmes propos tenus à la fin de cette commission", argumente Thierry Robert.
À 23h30, accompagné de son adjointe Karine Nabenesa, le député-maire est reçu en personne par le préfet Dominique Sorain. Après deux heures de discussions, il suspend sa grève de la faim.
Les services de la préfecture évoquent à demi-mot un malentendu du député-maire sur cet avis consultatif. Reste à savoir si cette grève de la faim qui n’a durée que le temps d’une soirée revêt la forme d’un engagement politique engagé, ou d’un coup médiatique, et ce, à quelques mois des législatives.
En effet, le communiqué de la préfecture indique : "En conséquence, aucun arrêté ne sera pris avant l’analyse de ce complément d’information et avant l’issue de la période de réserve électorale qui commence le 24 mars et se termine le 18 juin."