Saint-Louis de nouveau dans le collimateur de la Chambre régionale des comptes. Ce matin, le Journal de l’Île publie les conclusions d’un rapport explosif.
Des employés qui discutent à l’entrée des bureaux, des véhicules qui semblent ne pas être sortis depuis bien longtemps, et des citoyens bien rares dans ce bâtiment du Centre communale d’action sociale (CCAS) de Saint-Louis. Cette habitante de la commune vient chercher de l’aide. Elle n’est pas surprise du rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC).
"Il y a plus de travailleurs, et ils ne font rien, c’est un gaspillage d’argent".
En ville de Saint-Louis, ce rapport fait aussi réagir. Il épingle clairement la gestion et l’utilité du CCAS.
"Ça m’écœure tout ça, on n’en peut plus. Il faudrait vraiment que ça change", confie un homme. Un autre de poursuivre :"Le gaspillage dure depuis longtemps. Nous sommes là pour payer les pots cassés".
La CRC pointe du doigt un personnel trop nombreux par rapport au nombre de dossiers d’aides traités. Seulement 4 309 l’année dernière.
Résultat logique mis en exergue par la CRC sur l’utilisation des fonds publics alloués a cet organisme communal. 88 % des dépenses sont directement liés a la rémunération des agents. Alors que seulement 12 % du budget est destiné à aider la population a travers des action sociales.
Ce qui pousse les magistrats à conclure :
"Au vu de son activité et des flux financiers, le CCAS présente une caractéristique spécifique en ayant plutôt vocation à recruter du personnel pour le compte de la commune ou de la caisse des écoles".
Par ailleurs, la Chambre s’étonne de voir exploser le nombre d’embauches entre 2012 et 2016, ou encore le coût salarial de la direction générale du CCAS : plus de 700 000 euros par an pour les 23 agents. L’embauche de l’épouse de l’ancien maire Cyrille Hamilcaro pose aussi question.
Ce rapport cinglant n’est pas le premier qu’émet la Chambre régionale des comptes. Le précèdent n’a pas été suivi d’actions visant à réduire les dépenses d’argent public. Certains éléments de cette affaire pourraient être transmis au parquet de Saint-Pierre, qui pourrait alors ouvrir une enquête.
Si dans la matinée, Patrick Malet, président du CCAS et maire de Saint-Louis, n’a pas répondu à nos sollicitations. Mais, il s’est défendu cet après-midi, à travers un communiqué.
"L’augmentation des dépenses de personnel du CCAS est principalement imputable à la titularisation de 81 agents au sein du CCAS, sous la mandature de M. Claude Hoarau".
Pour l’actuel maire, le CCAS a servi d’outil politique à son prédécesseur. Il affirme avoir pris des décisions le 15 décembre dernier, afin d’assainir les finances.