Lors d’une épreuve d’Histoire-Géographie passée en juin dernier, un élève de terminale L a été soupçonné de fraude. Il aurait recopié intégralement un document disponible sur Internet. Malgré le signalement du correcteur, l’élève a obtenu son bac.
Triche ou mémoire exceptionnelle ? C’est vers cette deuxième hypothèse qu’un correcteur d’une copie d’un élève de terminale L a opté, lors d’une épreuve d’Histoire-Géographie en juin dernier. Une information révélée par nos confrères du Journal de l’Ile.
En effet, le jeune aurait intégralement recopié un texte de 7 pages disponible sur un site internet. L’enseignant du lycée Leconte-de-Lisle prend alors la décision de signaler ce cas suspect au président du jury.
Ce dernier alerte le 30 juin le lycée Georges Brassens, qui est l’établissement dans lequel l’élève a passé l’épreuve.
Convoqué devant le président du jury, il réfute les accusations de fraude. Le dossier arrive jusqu’au recteur. Mais, le 5 juillet, les résultats sont publiés. Le recteur a fait annuler la procédure enclenchée et l’élève a pu récupérer son relevé de note, et décrocher son bac/s
Selon le Journal de l’Ile : les enseignants au sein de l’organisation du Bac ont découvert que les parents de l’élève travaillent à l’Université de La Réunion.
L’enquête réalisée par la Division des services informatiques (DSI) sur l’ordinateur concluera à l’utilisation non autorisée de clés USB, avec la lecture d’au moins un fichier PDF. Le disque dur de l’ordinateur a également été défragmenté à deux reprises, rendant plus compliqué la possibilité de retrouver des traces de fraude.
Malgré les forts soupçons, le rectorat n’ayant pu produire de preuves formelles, l’élève n’est pas passé devant la commission de discipline et son bac reste validé à ce jour.
Jean-Louis Pradel, président du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc) Réunion, réagit par rapport à cette suspicion. "Je suis très choqué de penser qu’on puisse frauder dans une épreuve aussi importante que le baccalauréat, et qu’a priori, on échappe à toute sanction".
De son côté, le recteur de La Réunion, Vêlayoudom Marimoutou, indique avoir eu les éléments trop tard.
"Le rapport d’analyse nous est remonté le 22 août. Donc le 4 juillet, je n’avais pas les éléments de preuves, qui fait que l’on aurait pu le suspendre".
L’élève avait en effet passé l’épreuve sur un ordinateur, car possédant une dérogation médicale. Si, en théorie, il n’avait pas accès à Internet pour recopier le texte, l’élève aurait trouvé une méthode alternative. Le JIR évoque l’hypothèse d’une connexion par Bluetooth à son téléphone portable pour récupérer en ligne le document, avant d’effacer ses traces via un logiciel sur clé USB.