Le procureur communique sur l’avancée de l’affaire de la punition filmée sur Internet.
Le 3 octobre 2016, la cellule de recueil des informations préoccupantes du Conseil départemental a saisi le parquet de Saint-Pierre à la suite de la diffusion sur Facebook d’une vidéo dans laquelle une mère s’était filmée en direct en train de sermonner son fils, à nouveau mis en cause dans une procédure pénale, avant de le frapper avec une ceinture, mais également de le menacer d’utiliser une barre de fer et une batte de base-baIl, de lui casser deux bras avec un bout de bois ou encore de le rendre handicapé.
Une enquête était dès lors confiée au commissariat de police de Saint-Pierre des chefs de violences volontaires aggravées et enregistrement et diffusion d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne.
Après identification rapide de la mère et de son fils, ce dernier étant effectivement bien connu de leurs services, les policiers procédaient :
- à une perquisition au domicile familial, à l’occasion de laquelle étaient retrouvées sous un lit une barre de fer de 1 mètre de long pour 4 cm de diamètre ainsi qu’une batte de base-baIl près d’une armoire ;
- à l’audition du mineur (16 ans), qui expliquait que si sa mère l’avait déjà frappé par « il y a très longtemps » à mains nues, avec des savates, ceinture ou morceau de bois , elle ne l’avait frappé cette fois qu’avec la ceinture vue dans la vidéo ; il avait été « énervé » d’être filmé mais ne lui en tenait pour autant pas rigueur, comprenant qu’elle soit excédée par son comportement ;
- à l’audition de la mère (35 ans, jamais condamnée), qui reconnaissait les faits et expliquait que ne parvenant plus à contrôler son fils, elle s’était effectivement filmée le 3 octobre en direct pour lui faire comprendre qu’il devait changer d’attitude, pour lui faire honte mais également pour le protéger, en signifiant à ceux qui le menaçaient qu’elle se chargeait personnellement de le corriger.
Du fait de la diffusion publique d’une scène humiliante de correction violente et de menaces graves, des poursuites ont été engagées contre la mère, qui sera jugée le 17 février 2017 dans le cadre d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.
Après identification rapide de la mère et de son fils, ce dernier étant effectivement bien connu de leurs services.
Une réflexion a été engagée sur la sanction à requérir la mieux appropriée à cette situation (travail d’intérêt général, stage adapté ...).
Quant à l’adolescent, qui doit comparaître le 26 octobre prochain devant un juge des enfants pour des faits de vol aggravé commis le 20 septembre dernier à Saint-Pierre, il a été raccompagné au foyer dans lequel il avait été placé par un juge des enfants du tribunal de grande instance de Saint-Pierre le 7 juin dernier à la suite de précédents faits de vol aggravé commis le 4 juin 2016 à Saint-Pierre, le placement étant motivé par un décrochage scolaire, par la répétition d’actes délinquants et par le fait que sa mère, élevant seule ses trois enfants et par ailleurs coopérative avec les services sociaux, ne parvenait plus à assurer un cadre contenant.