Vendredi dernier, un conducteur d’un bus Citalis a été interpellé par la police. Ivre, il a été mis en examen hier matin. Suite à cette
Les faits remontent à vendredi dernier. En fin d’après-midi, un chauffeur de bus - alcoolisé - est arrêté par les policiers alors qu’il conduisait un véhicule de transport Citalis entre les secteurs de La Montagne et le centre-ville de Saint-Denis.
Son comportement inquiète une passagère qui remarque que le bus fait des zigzags sur la route et que son conducteur - qui sent l’alcool - tient une bière à la main. Affolée par la situation, elle descend du bus et appelle les forces de l’ordre qui interceptent le bus un peu plus loin sur la route, alors qu’une quinzaine de passagers se trouvent encore à bord.
Les policiers procèdent à un contrôle d’alcoolémie. Le chauffeur de bus avait un taux de 1,56 g/l d’alcool dans le sang, soit trois fois plus que la limite autorisée.
Bus et éthylotest antidémarreur : sont-ils tous équipés ?
Depuis le 1er septembre 2015, tous les véhicules de transport en commun mis en service avant le 1er janvier 2010 ont l’obligation d’être équipés d’un Ethylotest Anti-Démarrage (EAD).
4 méthodes existent pour le détourner :
- Le conducteur met en marche l’EAD sans être sous l’emprise de l’alcool. S’il coupe le moteur du bus et qu’il le rallume avant trente minutes, souffler dans l’éthylotest n’est plus nécessaire
- il existe un système de sécurité permettant de forcer le bus à démarrer en cas d’"urgence". Une fois que le plombage est forcé, on peut rallumer le moteur sans se soumettre au contrôle de l’éthylotest
- il y a parfois à l’arrière du bus un système permettant de redémarrer le moteur
- si on laisse tourner le moteur du bus, aucun contrôle ne sera effectué.
Pascal Léger, le délégué syndical CGTR de Citalis tient à préciser qu’il ne faut pas faire d’amalgame. Si le délégué du réseau Citalis se désolidarise du chauffeur coupable d’alcoolémie au volant, il déclare que le marché du transport a été gagné par un regroupement de 7 sociétés. Le chauffard a donc réalisé un acte individuel n’impliquant pas le réseau Citalis.
Un communiqué a été publié : "Citalis regrette l’incident survenu le 1er juillet. Cet incident est le fait d’un comportement individuel inacceptable d’un conducteur qui fait l’objet d’une procédure disciplinaire et sera sanctionné."
Le bus Citalis était-il équipé ?
Le réseau Citalis ne s’est pas exprimé quant à une présence ou non d’un système d’anti-démarrage dans le bus. Il faut savoir que tous les bus urbains n’ont "pas besoin" d’un éthylotest anti-démarrage. L’obligation du dispositif cible uniquement les cars effectuant plus de 50 km intercité. En ce qui concerne le réseau Citalis, la présence d’un EAD n’est normalement pas obligatoire sauf si le trajet comprend La Montagne.
Même si la présence d’un EAD est au coeur des questions, reste à savoir comment le chauffeur de bus aurait pu contourner le dispositif sécuritaire.
L’éthylotest Anti-Démarrage : comment ça marche ?
L’EAD est un instrument de mesure de l’alcool dans l’air expiré éthylotest électronique, couplé au système de démarrage du véhicule. En clair, Le conducteur introduit la clé pour mettre le contact. Immédiatement, l’éthylotest se met en fonctionnement en invitant le conducteur à se tester, qui souffle pendant au moins 5 secondes dans l’éthylotest.
Ce dernier analyse le taux d’alcool dans l’air et si celui-ci est inférieur à la norme légale, le système autorise le démarrage du véhicule qui dispose d’un délai de 5 minutes.
Si l’éthylotest détecte une présence d’alcool, le véhicule ne démarrera pas et un nouvel essai est possible dans un délai d’une minute. Si le nouveau test est positif, le démarrage du véhicule est bloqué 30 minutes.
Déféré hier matin au parquet de Saint-Denis au terme de sa garde à vue, le chauffeur de bus Citalis ne reprendra plus le volant avant un mois et demi. Le chauffard a été placé sous contrôle judiciaire jusqu’au 23 août prochain, date de son jugement.